Ce samedi 9 décembre, 19 communes signent une convention avec la Maison de santé pluridisciplinaire de Crécy-en-Ponthieu pour lui accorder une subvention qui permettra d'attirer un ou deux nouveaux médecins. Plus de 5 000 patients sont concernés.
La maison de santé pluridisciplinaire (MSP) de Crécy-en-Ponthieu, dans la Somme, semble avoir trouvé une solution pour perdurer dans le temps, grâce à une convention.
Celle-ci arrive "dans le contexte où on avait une maison de santé avec un médecin qui part en retraite et qui risquait de ne pas être remplacé, ce qui allait amener à un surcroît de travail pour les médecins", explique Gérard Lheureux, le maire de la commune.
De plus, les charges à assumer pour les autres médecins "sont plus importantes à supporter à trois plutôt qu'à quatre ou cinq", comme l'électricité par exemple. Actuellement, quatre médecins sont en service, mais l'un d’eux doit partir à la retraite. Il reste "pour essayer de maintenir la MSP".
"On n'a pas attendu la dernière minute"
Le maire et son équipe n'ont pas attendu "la dernière minute pour essayer de solutionner le problème". Ils ont rencontré la MSP, les médecins, le coordinateur et "on a eu une réunion en sous-préfecture pour voir comment résoudre le problème", rappelle Gérard Lheureux.
Il espérait que ce soit "la communauté de communes qui résolve le problème, mais elle nous a dit qu'elle n'a pas la compétence santé". Il regrette également que l'Agence régionale de santé des Hauts-de-France soit "aux abonnés absents".
Pourquoi pluridisciplinaire ? Il y a des médecins. Mais on trouve aussi des spécialistes ORL, podologues, sages-femmes ou diététiciennes qui viennent une journée par exemple. Et aussi des infirmiers et infirmières. Bien sûr, avec cette maison de santé, il y a la pharmacie qui est ouverte en fonction des horaires de la MSP.
Gérald Lheureux, maire de Crécy-en-Ponthieu
Pour qu'une commune soit attractive, "il y a la demande économique, mais il y a aussi le domaine de la santé, et s'il n'y a pas la santé sur le territoire, les gens ne viendront pas dans notre région". Le maire note néanmoins qu'ils ne sont pas "encore un désert médical" car ils possèdent encore des médecins.
Les élus à la rescousse
Étant donné que la communauté de communes n'a pas la compétence santé, quelques élus "se sont dits : on va voir avec nos conseils municipaux pour apporter une subvention, non pas aux médecins", mais à la société qu'ils ont formée, la SISA (Société interprofessionnelle des soins ambulatoires).
Cette subvention que les conseils municipaux votent "va servir à attirer un ou deux médecins", poursuit Gérard Lheureux. Le deuxième but consiste à "faire perdurer cette MSP".
Mais combien de communes participent-elles à cette subvention ? "On a demandé à 37 communes de participer". Parmi elles, 31 avaient bénéficié de cette MSP pendant le Covid et de nombreux patients ont fait de cette maison leur centre principal de soin. "Et sur les 37, 19 ont répondu favorablement et ont accepté de verser la subvention".
Ce versement se fait sur trois ans et est renouvelable chaque année car "si on voit que l'argent n'est pas utilisé à bon escient, les communes pourront dire non", précise le maire. Il ajoute qu'ils ont choisi le délai de trois ans "parce que ça arrive à une fin de mandat électoral" et ils ne souhaitent pas engager les futurs conseils municipaux.