En Picardie, la lutte contre l'homophobie avance

SOS Homophobie a sorti son rapport annuel sur les actes LGBTphobes, et les chiffres sont alarmants. En Picardie, les associations tentent de faire avancer la lutte avec l'accompagnement au quotidien, mais aussi à travers des actions plus visibles. 

"On peut dire que 2018 a été une année noire", déplore Franck Allié, référent de SOS Homophobie dans la Somme. Au niveau national, plus de 1 900 témoignages d'actes LGBTphobes ont été recueillis par l'association. Le dernier trimestre a été particulièrement difficile, notamment pour les lesbiennes. Pour le militant, cette augmentation des actes lesbophobes (365 recensés entre octobre et décembre, c'est plus que sur une année entière auparavant) peut s'expliquer par les débats sur l'ouverture à la PMA pour toutes. 

"La question de la PMA a relancé la hargne de certains partis et certaines associations, on en revient presque au niveau de la période de la Manif pour tous", explique-t-il. "On voit tout de même que les victimes osent enfin témoigner, pour que la honte change de camp.

Les militants rappellent que les actes LBGTphobes ont lieu dans tous les domaines de la vie quotidienne : à l'école, au travail, dans le milieu judiciaire ou de la santé...

La honte et la peur


Avec 76 cas recensés l'année dernière, la région Hauts-de-France n'est pas la plus ciblée, ou du moins, ne fait pas partie de celles où le plus d'actes sont dénoncés. "Mais certains couples homosexuels n'envisagent même pas de se tenir la main à Amiens.", affirme Franck Allié. "Il faut dire qu'il n'y a pas une vie gay très visibile dans cette ville, on voit peu de bars ou commerces gay-friendly, peut-être parce qu'il y a encore de la honte, ou de la peur. Même si ça ne passe pas par des menaces ou des agressions verbales, il y a les regards, la malveillance."
 

Prendre la parole 


Pour briser ce cercle de la honte et du silence, les associations de lutte contre les discriminations envers les personnes LGBT de la région, réunies dans le collectif Idahot, mènent des actions de sensibilisation. 

La première marche des fiertés d'Amiens aura lieu le 22 juin. "On pense que ça peut faire changer les choses, les gens l'attendaient.", explique le référent de SOS Homophobie. "En fait, on ne devrait pas avoir à marcher dans la rue pour dire qu'on existe et pour demander les mêmes droits que les autres. Mais il faut qu'on prenne la parole pour faire disparaitre la honte. Les femmes homosexuelles par exemplent s'expriment de plus en plus, et c'est très important."
 

Toute cette semaine, du 13 au 19 mai, le collectif organise également un festival destiné à lutter contre ces discriminations. A travers des soirées, des ateliers, des débats, lses associations entendent donner de la visibilité à ces luttes. Le programme est à retrouver sur la page Facebook de l'événement.

 
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