En mai 2019, le site d'investigation Médiapart révélait que François Ruffin et Fakir, à Amiens, auraient été espionnés par le groupe de luxe LVMH. Celui qui n'était pas encore député de la Somme et son journal indépendant ont porté plainte. Médiapart révèle les écoutes dont ils ont fait l'objet.
Le dépôt de plainte date de juin 2019 : François Ruffin et l'association Fakir qui publie le journal indépendant du même nom à Amiens ont porté plainte pour "vol" et "recel de vol". Ils auraient fait l'objet d'une opération d'espionnage menée par Bernard Squarcini à la demande du groupe de luxe LVMH.
Pas encore député
François Ruffin et Fakir auraient été espionnés de mars 2015 à février 2016. À l’époque, François Ruffin n'était pas député de la Somme. Il tournait son documentaire “Merci Patron!” dans lequel il venait en aide à une famille licenciée d’une entreprise sous-traitante du groupe de luxe.Selon Médiapart, c'est Bernard Squarcini, ancien patron du renseignement intérieur, qui aurait supervisé cette opération menée par une entreprisé privée. Le site d'investigation dévoile le contenu d'écoutes comme l'a posté sut son compte Twitter l'un des journalistes à l'origine de l'enquête :
Episode 1. Fakir et Ruffin: opération infiltration.
— Fabrice Arfi (@fabricearfi) July 12, 2020
Mediapart est en mesure d'apporter la preuve que la présidence de LVMH a directement demandé à pouvoir «infiltrer» le journal du futur député pour mieux l’espionner en temps réel.
Bonne écoute... https://t.co/U3uC9KCgAM
Effectuées en 2013 par les enquêteurs sur la ligne de Bernard Squarcini, elles révèlent comment ce dernier aurait activé ses anciens contacts du renseignement et utilisé les services d'un cabinet privé pour infiltrer une "taupe" chez Fakir. L'objectif était alors d'empêcher l'irruption de François Ruffin et de plusieurs autres membres du journal dans une assemblée générale de LVMH à Paris en avril 2013.
Une "taupe"
Cette plainte intervient dans le cadre d'une enquête aux multiples dossiers. Bernard Squarcini, surnommé le Squale et reconverti dans le privé, est mis en examen depuis septembre 2016 pour plusieurs délits dont trafic d'influence et détournement de fonds publics.C'est lors de son audition que l'un des mis en examen dans cette affaire aurait indiqué aux policiers en 2016 "avoir travaillé avec une 'taupe' qui aurait 'fait les poubelles de Fakir ou piqué des documents' ".
Contacté, François Ruffin nous a indiqué qu'il s'apprête à réagir dans une vidéo postée sur ses réseaux sociaux.