Harbonnières : la préfecture suspend « d’urgence » l'activité d’électrolyse à mercure de SPCH

Un contrôle sur site effectué le 13 juin a révélé un taux de mercure dans l’air anormalement important. La préfecture évoque des « risques encourus par les employés et la population ».

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C’est un nouveau coup d’arrêt pour la société SPCH, qui fabrique des produits chimiques à Harbonnières, dans la Somme. L’activité de la salle d’électrolyse à cathode de mercure, technique utilisée notamment pour la production du chlore et de ses dérivés, a été officiellement suspendue ce vendredi sur décision du préfet Philippe de Mester.

Selon la préfecture, un contrôle effectué le mercredi 13 juin par l’Inspection des installations classées pour la protection de l'environnement a descellé « d’importantes concentrations de mercure dans l’air ambiant, qui risquent de mettre en danger la population ». L’inhalation des vapeurs de ce métal lourd peut notamment avoir des effets sur le système nerveux, l’appareil digestif, respiratoire ou les reins. 

Le procédé de fabrication mis en cause


L’entreprise compte soixante salariés, dont une quinzaine travaillent dans la salle concernée. « Les temps d’exposition aux valeurs qui ont été mesurées ont été très courts, soutient Jean-Marie Mercier, PDG de SPCH, qui affirme avoir arrêté la production dès lundi. Et les salariés, chez nous, comme tous les salariés de ce type d’activité, ont été particulièrement bien surveillés sur le plan santé, avec analyse des liquides physiologiques. Tout ça est suivi. Il y a des règles. »

L’électrolyse à cathode de mercure est une méthode de production induisant un dégagement dans l’air ambiant d’une partie du métal lourd. Ce procédé fait l’objet d’une interdiction européenne. Une directive de 2013 réclame ainsi « le démantèlement des unités utilisant l’électrolyse à mercure » avec une échéance fixée à décembre 2017. « La société SPCH a été informée, dès le mois de mai 2014, de la nécessaire conversion technologique et de l’échéance de 2018 pour la mise en conformité, souligne la préfecture. Elle reste à ce jour la seule entreprise de France à ne pas avoir changé de technologie. »

Un "dysfonctionnement technique"


De son côté, la direction de SPCH affirme que les taux relevés sont liés à un incident sur leurs installations. « Nous avons un délai qui nous permettait de continuer sans problème à fonctionner jusque fin 2018, affirme Jean-Marie Mercier. Simplement, il y a eu un dysfonctionnement technique. Ce problème a été identifié, ce problème est en passe de résolution. Dès que les choses seront revenues dans l’ordre après les mesures nécessaires, suffisantes et satisfaisantes, on va peut-être remettre en route la salle. »

Alors que la société a été placée en redressement judiciaire le 2 novembre dernier, elle assure être en recherche de capitaux pour mettre en place un nouveau processus de fabrication d’ici la fin de l’année. L’électrolyse à cathode de mercure est, selon Jean-Marie Mercier, impliquée dans les « deux tiers de l’activité de l’entreprise ». Le coût de la conversion s’élèverait quant à lui à 15 millions d’euros.

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