"Le 8 août est le jour de deuil de l'armée allemande".
Cette sentence signée Eric Ludendorff, le général Debeney la porte comme une médaille. "Je n'ai pas beaucoup d'argent à léguer à mes nombreux enfants, mais je peux leur léguer cette phrase." Chef de la première armée française, Marie-Eugène Debeney sera l'un des héros du communiqué, pendant l'année 1918.
Debeney est un fantassin, il s'intéresse au troupier. Les bons généraux se recrutent parmi les colonels qui ont pleuré en quittant leur régiment, assure-t-il.. C'est son cas.
Picardie, Champagne, Lorraine, Debeney gravit les échelons jusqu'à se voir confier une armée. Appelé à la rescousse au printemps 1918, il doit boucher le trou qui s'est formé entre armée française et anglaise dans la Somme.
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"Quand le troupier français comprend, cela marche. Je sentais que ces hommes et moi, nous étions cousus ensemble. On réussit".
Phrases pleine de fierté pour raconter la contre-attaque. Son supérieur, le général Fayolle, le félicite pour la prise de Montdidier : le plan est bon. Mais Fayolle est aussi perfide. "Quel singulier esprit que ce Debeney.... Il voit menu et est convaincu qu'il fait grand". Debeney et son armée participent à la poursuite. C'est lui qui reçoit les émissaires allemands venus quémander la paix en novembre 1918.
Debeney évoque avec émotion le défilé des troupes françaises dans Strasbourg.... "Nos premiers souvenirs d'enfants dataient de la guerre de 1870 et nous entions entrés dans l'armée pour reprendre l'Alsace et la Lorrain. " Le général mourra en 1943, victime de la résistance. Fidèle de Pétain qu'il a connu lieutenant, Debeney est mortellement blessé dans une attaque contre un rassemblement d'anciens combattants favorables à Vichy.