Après un an de travail, les élèves de seconde Boucher de Perthes d’Abbeville dans la Somme ont conçu des livrets d'apprentissage de la langue des signes aux commerçants de la ville. Un projet avec un objectif d'apprentissage mais aussi d'inclusion.
C’est un projet scolaire qui lie l’utile à l’apprentissage. Toute l’année, les élèves de seconde de la section commerce du lycée Boucher de Perthes d’Abbeville ont travaillé sur la création d’un livret d’apprentissage à la langue des signes, destiné aux commerçants.
"Je voulais un produit qui ait du sens, explique la professeure en charge du projet Audrey Cornu. L’idée m’est venue en discutant avec un collègue de l’Académie de Lyon qui a des élèves sourds et muets". Après quelques discussions, un partenariat est signé entre les deux lycées. "Les élèves de mon collègue construisent donc ce livret. Ils font des photos, des vidéos pour expliquer chaque mot", raconte-t-elle.
Une fois le produit terminé, restait l’exercice principal : la vente. "Je n’avais rien prévu à l’avance, on a tout fait en collaboration avec les élèves. On a étudié les entreprises, leur politique RSE [responsabilité sociale de l’entreprise, NDLR], puis on s’est entraîné".
Rendre les commerces plus inclusifs
"C’est un livret qui nous apprend les gestes de base pour le commerce, explique Thomas Delcuze, co-président de l’association de commerçant les Vitrines d’Abbeville. Comment dire bonjour, au revoir, donner des conseils au client, l’aider à faire son choix etc… Il y a des photos et même un QR code qui renvoie vers une vidéo qui explique le geste", détaille-t-il.
Un projet dirigé par les élèves
L’objectif était de "leur faire découvrir le métier de commercial de manière très concrète", explique Audrey Cornu. Les élèves devaient donc vendre leur produit à des professionnels. "Les élèves ont contacté l’association des commerçants d’Abbeville et ont organisé le rendez-vous". Venait ensuite la négociation en classe, filmée pour que les élèves puissent corriger ce qu’il n’allait pas.
"C’était un bon exercice pour eux et une bonne expérience, souligne Thomas Delcuze. Pour nous, ça nous permet d’avoir une nouvelle corde à notre arc pour l’accueil des personnes atteintes de cet handicap".
"Cette expérience leur a permis d’avoir confiance en eux, de voir qu’ils sont capables de vendre un produit, tout en apportant une plus-value aux commerçants", rajoute Audrey Cornu.
L'argent reversé à une association
Au total, 130 livrets ont été vendus aux commerçants du centre-ville et à ceux du centre commercial des deux Vallée. L’argent récolté sera reversé à une association à la rentrée. "Ça sera un nouvel exercice pour les élèves puisque ce seront eux qui vont contacter les associations", conclut elle.
La collaboration entre le lycée et les commerçants sera amenée à perdurer dans les prochaines années.