Mission patrimoine : sentiments contrastés chez les premiers bénéficiaires picards

Certains des sites sélectionnés pour recevoir une aide à la restauration dans le cadre du projet porté par Stéphane Bern ont appris le montant qui leur était alloué. En Picardie, une vingtaine de projets sont concernés. 

Lancés début septembre, le « loto du patrimoine » et les jeux à gratter associés avaient permis de récolter 19,6 millions d’euros au profit de la mission de restauration portée par l’animateur Stéphane Bern. La semaine dernière, les responsables de certains des 20 projets sélectionnés en Picardie ont reçu un courrier leur annonçant la somme qu’ils percevront. Car l’attribution correspond à un pourcentage de la subvention demandée, décidé selon le type de bâtiment (cf. encadré).
 
Le village d’Estrées-lès-Crécy, dans la Somme, devrait ainsi recevoir 52.000 euros pour la rénovation de son église. Le bâtiment a fermé en 2014 après une chute de pierres. Depuis, la mairie a fait poser des échafaudages pour la sécuriser. « Les voûtes étaient en voie d’effondrement, expose Hugues Dewerdt, l’architecte mandaté. On a pu mettre en place un dispositif de mise en sécurité et de stabilisation. Ce n’est qu’un dispositif temporaire, il n’a pas vocation à rester. Les problèmes restent non-résolus, quelque part. »
 


 

Un coup de pouce bienvenu


La Ville souhaite donc restaurer les contreforts de l’église, et le coup de la Mission patrimoine donne un nouvel élan au projet. «  Sans cette somme, ça aurait été très difficile, assure Isabelle Alexandre, maire (UDI) de la commune. Avec un édifice inscrit, on a l’obligation d’entretenir, de faire des travaux mais on ne peut pas non plus aller plus loin. Grâce à cette somme, on va pouvoir commencer les travaux dès 2019. »
 
S’il reste encore 155.000 euros à trouver pour boucler l’ensemble du budget, la ville peut compter sur des aides de la DRAC et une campagne de financement participatif. La somme collectée par cette dernière devrait être doublée par la Mission Patrimoine, à hauteur de 10% des besoins de financement.
 

 

"Nos espoirs sont déçus"


Cette somme de 52.000 €, la commune a pu la percevoir car elle avait exprimé un besoin supérieur, de 260.000 €. A Pont-Remy, dont le château du XIIIème siècle tombe en ruine, le gain est nettement moins élevé: 12. 000 € apportés, soit 20% du montant demandé – le barème s’appliquant pour les monuments historiques inscrits. « Nos espoirs sont déçus », déclare sans ambage Annie Roucoux, la maire (PS) de la commune.
 

Pour elle, les règles d’attribution n’ont pas été assez claires lorsqu’ils ont déposé leur demande de financement. « Elles se sont précisées après le loto, regrette-t-elle. Peut-être n’a-t-il pas rapporté autant [qu’espéré]… Je ne sais pas. »
 
La municipalité a racheté il y a deux ans le château, qui a souffert d’un incendie. Elle estime à plus d’un million d’euros la somme nécessaire pour la totalité du projet, sécuriser les ruines, aménager un parc de trois hectares et rénover le château. Une association doit être créée pour récolter des fonds supplémentaires, en plus des aides déjà perçues. Les travaux devraient débuter la semaine prochaine.
 
Les modalités d'attribution
Les sites sélectionnés qui n'ont pas déjà bénéficié des fonds issus des jeux "Mission patrimoine" doivent percevoir une aide dont le montant varie selon le besoin exprimé et le type de monument :
  • l'intégralité de la somme demandée si le besoin de financement exprimé est inférieur à 50 000 € 
  • 40 % du besoin exprimé pour les édifices non protégés au titre des monuments historiques
  • 20% pour les édifices inscrits au titre des monuments historiques 
  • 10% pour les édifices classés au titre des monuments historiques
A ces règles s'ajoute un bonus adossé aux campagnes de financement participatif lancées par les bénéficiaires. Chaque euro collecté devra rapporter un euro supplémentaire, dans la limite de 10 % du besoin de financement.
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