Son tracteur incendié en pleine nuit, un jeune agriculteur de la Somme a tout perdu : "c'est trop dur déjà que je ne gagne pas lourd"

Un jeune agriculteur de 25 ans a eu la très mauvaise surprise de retrouver au réveil son tracteur entièrement dévasté par le feu. Il n'a plus d'outil de travail en pleine période de fertilisation. Un acte gratuit, "c'est à pleurer", confie Auxence.

Il n'a pas de mots assez durs pour décrire sa colère, ce sentiment d'injustice qui l'envahit. "C'est dégueulasse. Qui peut faire ça ? Ils ont d'abord pillé le gasoil, démonté une batterie, brisé les vitres d'une machine à côté", explique Auxence Rousselle, agriculteur dans la Somme.

Ce jeudi 21 avril 2022, les gendarmes de Montdidier sont venus chez lui pour lui annoncer plus grave encore : l'incendie de son tracteur. Il flambait dans la plaine, les gendarmes ont été prévenus par des automobilistes qui ont aperçu les flammes au loin. "Il est entièrement carbonisé. Y a plus rien à récupérer dessus. Et comme ça ne suffit pas. Pour le sortir du hangar fermé à clé ou je l'avais rangé pour la nuit, ils ont cassé l'abris en l'éventrant." Un vrai désastre pour ce jeune agriculteur. "Je n'ai plus rien pour travailler alors que je suis en pleine période d'engrais. Il va falloir tout réorganiser pour ma récolte. C'est pas le moment." Une pression supplémentaire dont il n'a pas besoin.

"Quand on démarre on ne gagne pas lourd !"

Le ton désabusé, Auxence raconte qu'il "cumule". Le jeune homme a tout juste une année d'activité. "J'ai repris la ferme de mon papa décédé l'an dernier. Je démarre et quand on démarre on ne gagne pas lourd dans l'agriculture." Ce tracteur n'était pas neuf, mais il lui rendait bien service.

"C'était mon outil principal, mon couteau suisse pour l'engrais, le travail au champ." Il n'a pas d'équivalent dans le reste de son matériel. Il a beau croiser les doigts pour que l'assurance prenne en charge le sinistre, ça ne le rassure pas plus. Dans le contexte actuel de pénuries de pièces, "les bonnes occasions, ça ne se trouve plus."

Certes les céréales valent plus cher mais on ne compte pas le prix des pièces, du gasoil, de l'engrais. Nos marges se réduisent de partout ! Pas la peine d'espérer acheter un neuf et une bonne occasion c'est introuvable dans le contexte de la pénurie.

Auxence Rouxelle, agriculteur

La solidarité n'est pas un vain mot chez les agriculteurs. Un voisin lui a bien proposé de lui prêter un engin mais par superstition, Auxence a décliné. Trop peur qu'il lui arrive quelque chose avec, et de ne pas pouvoir rembourser. Il préfèrerait trouver une bonne occasion.

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