Cet hiver, les températures particulièrement douces inquiètent le monde agricole. Dans la Somme, agriculteurs et éleveurs craignent que le redoux ne favorise le développement de maladies.
Un climat sec et froid : c’est ce qu’attendent les agriculteurs du Santerre. Le blé a été semé le mois dernier et il est prêt à affronter les températures négatives. Pour les céréaliers, un hiver trop doux risque de coûter cher : « Le souci, c’est qu’on aperçoit des petites herbes qui risquent de se développer plus rapidement que le blé, explique Régis Dubois, président de la Confédération rurale des Hauts-de-France. Cela pourrait entraîner un surcoût pour le désherbage. On sera obligé d’utiliser des produits phytosanitaires en plus grande quantité ».
L’agriculteur attend une météo plus hivernale pour ses 16 hectares de blé : « Si gel il y a, il faut qu’il soit dans la durée. Il faut au moins une semaine de gel et si possible à -5 voire -8 degrés ».
Les éleveurs partagent la même inquiétude. Dans les étables, les 5 à 10 degrés constants des dernières semaines génèrent de l’humidité. Au contact de la paille, les vaches sont plus susceptibles d’attraper des maladies. « L’humidité permanente pour les litières pose problème, reconnaît Christophe Heyman, éleveur laitier au Quesnel. Si on ne met pas d’asséchant, les microbes peuvent provoquer du mauvais lait qu’on est obligé de jeter et qui est impropre à la consommation ».
Autre inconvénient : les vaches ne peuvent pas être lâchées en prairie. Trop humide, la terre doit se régénérer après un été sec où les agriculteurs avaient eu du mal à faire leur foin.