À Cottenchy dans la Somme, un groupe de volontaires a travaillé durant 15 jours à la réfection d'un crapauduc dans la forêt de Bois Magneux. Construit en 2008, cette installation permet aux amphibiens de traverser la départementale 116 durant la saison des amours.
À la fin de l'hiver, les amphibiens du Bois Magneux situé dans la Somme doivent rejoindre les étangs qui servent de zone de reproduction. Seulement, le seul moyen d'atteindre le point d'eau est de passer par la départementale 116... Et quand on est un crapaud, on ne vous apprend rien, c'est compliqué. "On a constaté pendant de nombreuses années que les animaux se faisaient régulièrement écraser et ici c'est un point relativement conséquent. On a déjà pu comptabiliser jusqu'à des centaines de cadavres", explique Sébastien Legris, chargé d'études de la faune à Picardie Nature.
Alors, l'association de protection de la nature s'est penchée sur la question. De 2003 à 2008, les bénévoles de Picardie Nature, faisaient eux-mêmes les trajets, déplaçant ainsi jusqu'à 14 000 amphibiens dans des seaux.
En 2008, grâce à des subventions d'Amiens Métropole et du département de la Somme, un crapauduc, contraction de crapaud et aqueduc, fut construit. Il permet aux amphibiens de traverser sous la route en toute sécurité grâce à des passages creusés sous la terre. Des planches en bois ont été installées sur 250 mètres afin de les guider jusqu'à ces petits tunnels.
Un chantier nécessaire
Aujourd'hui le crapauduc avait besoin d'être rénové. Grâce à la collaboration entre Picardie Nature et l'association Concordia, 13 bénévoles français et internationaux se sont portés volontaires pour faire les travaux durant une quinzaine de jours. "L'enjeu était d'avoir une structure qui tiennent suffisamment longtemps pour conduire les crapauds d'un endroit à un autre, explique Caroline Giron, animatrice au sein de l'association Concordia. Quand on est arrivé, il y avait pas mal de planches abîmées, il fallait débroussailler, il y avait du boulot."Les crapauds, grenouilles et tritons, menacés par la destruction des habitats et la pollution aquatique, assureront dès janvier la survie de leur espèce et pourront se reproduire en toute sérénité.