Dans son rapport sur le surendettement des ménages pour l'année 2016, la Banque de France constate une augmentation continue de la dette immobilière et des charges courantes des ménages, mais une baisse du nombre de dossiers déposés par rapport à 2015.
C'est un paradoxe : la région des Hauts-de-France reste la plus endettée du pays, avec ses 26.174 dossiers déposés en 2016 et ses 31.128 personnes avec des dettes. Mais la tendance est à la baisse dans la région (-11%), tout comme sur le territoire français.
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La Somme et l'Oise sont les départements qui s'en sortent le mieux et ont enregistré entre 400 et 500 dossiers en 2016. En revanche, l'Aisne, le Nord et le Pas-de-Calais ont cumulé plus de 500 dossiers. Dans le Nord, la situation est sévère : 13.882 personnes surendettées, avec une dette moyenne de 33.457 euros. Mais celle-ci est moindre, comparé à l'Oise, où la dette moyenne dépasse les 50.000 euros.
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En moyenne, dans les Hauts-de-France, la dette moyenne s'élève à 37.056 euros, contre 42.334 euros en France. Le taux de chômage est plus élevé (12% contre 9,6% en moyenne nationale), les allocataires du RSA aussi (9,1% contre 5,1% en France) et un taux de pauvreté de 18,2%.Parmi les endettés, on retrouve principalement des personnes seules (61%). Ils sont des chômeurs (67%) ou des employés qui gagnent un salaire inférieur au SMIC. Ce sont des travailleurs pauvres : leurs ressources sont issues de revenus d'activité pour 53,4% des endettés, mais 55% d'entre eux sont sans aucune capacité de remboursement. La majorité a entre 45 et 54 ans (26,8%), suivie de près par les 25/44 ans (26,1%) et les jeunes entre 25 et 34 ans (19,8%). Et ils sont le plus souvent des locataires (76,8%).
L'origine des dettes : les prêts et les charges
D'ou viennent leurs dettes ? Dans les Hauts-de-France, la plupart des dossiers sont instruits pour des dettes à la consommation (crédits renouvelables), immobilières (les prêts immobiliers) et des dettes de charges courantes (les loyers, factures d'électricité, gaz et chauffage, eau, téléphone, taxe d'habitation, assurances et mutuelles).Même si le taux de surendettement des Hauts-de-France est supérieur de près de 50% à la moyenne nationale, la tendance nationale et régionale est à la baisse.