Jeune lilloise de 23 ans, Margaux poursuit sa dernière année d’études dans une université suisse. Mais en pleine crise du coronavirus, elle est rentrée se confiner dans sa famille à Lille. Elle suit les cours en ligne, à près de 1000 km de sa fac.
Depuis septembre dernier, Margaux est étudiante à l’Université de Saint-Gall en Suisse. Il y a quelques jours, la nouvelle est tombée : fermeture de la fac et fin du second semestre. Les cours seront assurés en ligne jusqu’à la fin de l’année scolaire. L’aventure suisse est donc déjà terminée : « Ça a été un vrai choc, raconte Margaux. Je suis étudiante à Sciences Po Paris, et depuis 2 ans, je prépare un double Master, en Finance et Stratégie à Paris l’année dernière et en Affaires Internationales et Gouvernance à Saint-Gall cette année-ci. Il me restait 3 mois à terminer en Suisse, avant de me lancer dans le monde du travail ».
Retour précipité
Face à l’ampleur de la crise, elle décide aussitôt de rentrer à Lille dans sa famille. En 24 heures, l’appartement est rendu, l’abonnement internet, la carte de train, le forfait de téléphone et le compte en banque résiliés et les bagages faits ! Tout juste le temps de dire au revoir à Louise, sa colocataire australienne, qui cherche de son côté un avion pour rentrer au pays. Pour Margaux, c’est plus simple. Son père vient la chercher, en voiture depuis Lille, quelques heures avant le confinement.
Une scolarité presque normale
Pour la jeune étudiante, la vie continue - presque - comme avant. Dès lundi, les cours ont démarré en ligne. Ils ont lieu exactement à la même heure que d’habitude, avec beaucoup d’interaction entre élèves et profs. Margaux explique : « Tous les lundis par exemple, j’ai cours de Gouvernance Internationale de 14h15 à 16h15. Grâce à l’outil de conférence Zoom, nous pouvons continuer à suivre le programme. Même les exposés ont lieu à travers un partage d’écran. Pas facile d’être pleinement concentrée pendant deux heures sur l’ordinateur mais les cours restent efficaces ! Professeurs comme élèves vont à l’essentiel, pas de place pour le superflu dans une conférence vidéo de 25 étudiants ».
Quid des examens ?
Grande question pour Margaux et ses condisciples, comment vont se tenir les examens ? L’université a annoncé que, dans la mesure du possible, les examens écrits seraient remplacés par des travaux à rendre à une date ultérieure. La jeune femme précise : « Heureusement, la fac est bien organisée et les profs sont déjà à pied d’œuvre pour nous donner des propositions de sujets pour valider nos crédits». Margaux a aussi un mémoire à rédiger pour conclure son Master et elle pourra ensuite se tourner pleinement vers sa recherche d’emploi : « Je compte postuler dans des cabinets de conseil. Malheureusement, le Covid-19 chamboule mes plans et remet en question la pertinence de mes candidatures alors que les cabinets tournent au ralenti. Enfin, l’important, en ce moment, c’est de surmonter cette crise, d’un point de vue sanitaire et économique. Je garde confiance quand je vois l’engagement et la solidarité qui se mettent en place un peu partout ».
Garder le lien avec les amis
Si les cours sont assurés normalement, Margaux tient beaucoup à conserver les amitiés forgées en Suisse depuis le mois de septembre. « La moitié de mes amis, qu’ils soient français, suisses, allemands ou italiens, sont rentrés chez eux pour passer la période de confinement en famille. D’autres ont choisi de rester à Saint-Gall pendant l’épidémie, car leurs familles vivent dans des zones fortement touchées par le virus, comme l’Alsace ou la Lombardie. Heureusement, grâce aux réseaux sociaux, on reste tous en contact et on se serre les coudes. Et on espère bien se revoir en chair et en os autour d’un verre pour se dire au revoir ! ».