La production sur le site de Toyota près de Valenciennes (Nord), à l'arrêt depuis le 18 mars, reprendra progressivement à partir du 21 avril avec l'intégration de "strictes mesures sanitaires", a annoncé mercredi la direction.
Toyota "a confirmé ce jour en CSE extraordinaire le redémarrage progressif de ses activités le 21 avril", avec "une seule équipe de jour (de 07H00 à 15H00) pendant deux semaines" et "des horaires aménagés", a annoncé la direction dans un communiqué.
85% des salariés disponibles et volontaires
"L'objectif de cette reprise sera de former les salariés à un nouvel environnement répondant à un protocole de mesures sanitaires strictes", a-t-elle ajouté, ajoutant que "85% des salariés ont confirmé leur disponibilité".
"Nous favoriserons le volontariat dans un premier temps, mais l'objectif est que tout le monde puisse être formé aux gestes barrières à terme - port du masque obligatoire, visières de protection, distances de sécurité...", a précisé à l'AFP la direction.
Production divisée par huit
Pour la CFDT, "l'idée n'est pas de faire du chiffre, mais d'avoir une approche pédagogique pour intégrer les nouvelles mesures sanitaires". "La production sera orientée sur 50 véhicules par jour contre 400 habituellement. Il n'y a pas de pression de production", a assuré à l'AFP Thomas Mercier, secrétaire CFDT et secrétaire du CSE.
"Si les salariés ne sont pas présents sur le site, ils ne pourront pas intégrer les nouvelles normes. Le meilleur expert est le salarié lui-même. On est obligé de pratiquer pour s'adapter", estime-t-il.
Selon lui, le site d'Onnaing devient ainsi le premier site de Toyota à reprendre l'activité en Europe, tous les autres étant à l'arrêt.
"C'est un scandale et c'est planter un couteau dans le dos des soignants"
Pour la CGT, qui a voté contre cette décision, Toyota "fait prendre un risque aux salariés et à toute la population". "C'est un scandale et c'est planter un couteau dans le dos des soignants alors que le virus est encore très actif dans le pays", a dénoncé Eric Pecqueur, secrétaire général CGT et élu au CSE.
"La direction déconfine plus de 3.000 salariés pour rétablir une production qui n'est pas essentielle et utilise la force en affirmant qu'elle obligerait à venir s'il n'y avait pas suffisamment de volontaires, sous menace d'être passible de licenciement".
Fort de 4.500 salariés, le site nordiste, unique unité de production de Toyota en France, est spécialisé dans la construction de la Yaris, modèle du constructeur japonais le plus vendu en Europe.