Un Belge tué dans la prise d'otages de l'hôtel Radisson à Bamako

Un Belge a été tué dans la prise d'otages de l'hôtel Radisson de Bamako, a annoncé vendredi son employeur, le parlement de la communauté francophone de Belgique.

Ce haut fonctionnaire au parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles "était en mission à Bamako dans le cadre d'une convention de collaboration avec la francophonie parlementaire pour une durée de trois jours", a indiqué le porte-parole de l'assemblée, cité par l'agence Belga. Le ministère belge des Affaires étrangères avait auparavant fait état de quatre Belges enregistrés dans l'hôtel.

Les corps de 18 personnes ont été retrouvés dans l'hôtel Radisson Blu de Bamako, théâtre vendredi d'une attaque avec prise d'otages, a indiqué à l'AFP une source de sécurité étrangère. "Dix-huit corps ont été retrouvés", a affirmé à l'AFP cette source sous le couvert de l'anonymat, précisant que les forces spéciales françaises venues de Ouagadougou, au Burkina Faso voisin, se trouvaient à l'intérieur de l'hôtel et "participaient aux opérations aux côtés des Maliens".

L'attaque du Radisson Blu, prisé de la clientèle internationale, vers 07H00 (locale et GMT), survient une semaine exactement après les attaques meurtrières revendiquées par le groupe Etat islamique qui ont fait 130 morts à Paris et plus de 350 blessés. Selon le groupe hôtelier Rezidor, qui gère le Radisson Blu, situé à l'ouest du centre-ville de Bamako, "125 clients et 13 employés" étaient "toujours dans l'immeuble" de 190 chambres peu avant 14H00. A la mi-journée, la télévision publique malienne a annoncé la libération d'"environ 80 otages". "Nos forces spéciales ont libéré une trentaine d'otages et d'autres ont pu s'échapper tout seuls", a déclaré de son côté le colonel Traoré. Le ministère a ensuite fait état de "72 personnes libérées".
Compte tenu de la dimension du lieu, une bonne partie des personnes présentes s'étaient enfermées et n'étaient donc pas sous la menace directe des ravisseurs, a souligné le ministère.

Cette attaque rappelle la prise d'otages du 7 août dans un hôtel à Sévaré (centre), qui avait fait au total 13 morts, dont quatre parmi le personnel d'une société sous-traitante de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) et quatre assaillants. Le 7 mars, le premier attentat anti-occidental meurtrier à Bamako, visant un bar-restaurant, avait coûté la vie à cinq personnes, dont un Français et un Belge.

Nationalités diverses

Les assaillants sont entrés dans l'enceinte de l'hôtel au même moment qu'une voiture munie d'une plaque diplomatique, selon le ministère. Des tirs d'armes automatiques ont ensuite été entendus. Outre des policiers et militaires maliens, des forces spéciales de la gendarmerie étaient déployées, ainsi que des membres de la Minusma et de la force française Barkhane. "Les Américains également sont en train de nous apporter un appui à l'intérieur
de l'hôtel", a précisé le colonel Salif Traoré. Parmi les clients évacués, un journaliste de l'AFP a vu trois personnes, dont deux femmes, une Turque et une Ivoirienne, qui ont déclaré avoir vu le corps d'un homme à la peau claire gisant au sol, puis une quatrième, un Chinois. Au moins trois gardiens de l'établissement ont été blessés, dont l'un grièvement, selon un secouriste. Un journaliste de l'AFP a également vu un policier touché par balle.

Six blessés ont été admis aux urgences de l'hôpital Gabriel, selon la ministre malienne de la Santé, le Dr Marie Madeleine Togo. Parmi les étrangers séjournant dans l'hôtel figuraient notamment 20 Indiens (tous évacués), 12 employés d'Air France (désormais "en lieu sûr", selon la compagnie),
sept de Turkish Airlines, dont cinq évacués, sept Algériens, (tous exfiltrés, selon Alger), deux Allemands (évacués) et enfin "au moins six citoyens américains" mis à l'abri selon des sources militaires américaines. Sept Chinois et quatre Belges séjournaient également dans l'établissement au moment des faits mais on ignorait leur sort.

Al-Qaïda

Selon un touriste chinois cité par l'agence officielle Chine nouvelle, après les premiers coups de feu vers 06H30 GMT, suivis de "fusillades sporadiques", une odeur de brûlé "s'est répandue dans les couloirs et les chambres, l'Internet a été coupé et la réception de l'hôtel ne répondait plus aux appels téléphoniques". Le président Ibrahim Boubacar Keïta, a écourté son séjour au Tchad, pour un sommet des cinq pays du Sahel, afin de rentrer à Bamako.

Début 2012, le nord du Mali est tombé sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ils en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en janvier 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire internationale. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères. Les attaques jihadistes se sont étendues depuis le début de l'année vers le centre, puis le sud du pays.
Dans un enregistrement remontant à octobre et récemment authentifié, le chef du groupe jihadiste Ansar Dine, allié d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Iyad Ag Ghaly, dénonçait l'accord de paix signé en mai-juin entre le camp gouvernemental et la rébellion et appelait à frapper la France "croisée".
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