Un jeune fiché "S" du Pas-de-Calais intègre le 1er centre de déradicalisation et fait polémique

Un pensionnaire du premier centre français de déradicalisation en Indre-et-Loire, originaire du Pas-de-Calais, a révélé à la veille de son arrivée avoir commis des "braquages", provoquant la colère des élus locaux qui estiment qu'un tel profil n'est pas conforme à ce qui leur avait été annoncé.

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Dans une interview à La Voix du Nord, le jeune homme de 23 ans est décrit comme "nerveux, très mince, souriant". "Il parle de tout facilement: les armes qui l'entourent sur la vidéo qu'il nous montre, ses braquages, sa dépendance à l'alcool et même ses troubles psychiatriques", relève la journaliste de la VDN. Le jeune homme qui habite dans l'Arrageois raconte avoir côtoyé des musulmans radicaux : «  Je suis parti avec eux à Paris pendant un an, ils m’ont donné du travail, on était une dizaine dans un studio, on s’entendait super bien. Je suis allé vraiment loin, je priais tout le temps, je ne voulais plus parler aux femmes, je traitais ma mère de mécréante.  » Il affirme également avoir tourné la page et avoir envie de se reconstruire, d'où son accord pour aller 10 mois dans le centre de déradicalisation : «  Qu’est-ce que je peux faire d’autre pour m’en sortir ? J’espère que je pourrai suivre une formation, refaire surface, apprendre à pratiquer ma religion tranquillement. Il ne faut pas que je revienne à Arras. J’ai besoin de ce changement, je me sens encore fragile.  »
Son profil hérisse les élus locaux qui ont négocié avec les autorités le profil des pensionnaires du centre de Pontourny afin de tenter de calmer l'inquiétude des riverains. Lors de la présentation le 13 septembre dernier du tout nouveau "Centre de Prévention, d'Insertion et de Citoyenneté", le préfet d'Indre-et-Loire Louis Lefranc avait assuré qu'"aucun (pensionnaire) ne sera sous main de justice pour faits de terrorisme, n'aura tenté d'aller en Syrie ou n'aura été condamné pour des faits de violence".


"Ce n'est pas un terroriste"


"Les éléments qui ont été transmis par les services compétents montrent" que le jeune homme originaire du Pas-de-Calais "remplit l'ensemble des conditions requises pour bénéficier du programme", selon un communiqué publié mardi soir par la préfecture. "Des critères ont été fixés pour permettre l'acceptation locale vis-à-vis du centre", a rappelé à l'AFP le maire de Chinon et président de la communauté de communes, Jean-Luc Dupont. "Nous vérifierons le respect de ces critères lors de la prochaine de réunion du comité de suivi, vendredi à la préfecture d'Indre-et-Loire", a-t-il averti.

"Je respecte l'inquiétude du maire (de Chinon): nous sommes dans le dialogue", a déclaré à l'AFP Mme Muriel Domenach, secrétaire générale du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR). Pour elle, le profil du jeune homme est conforme aux critères fixés car il n'a pas fait l'objet de "condamnation pour faits de violences en lien avec la radicalisation". "Ce n'est pas un terroriste", a-t-elle insisté.
Le 1er centre de réinsertion pour jeunes en voie de radicalisation
C'est une "première mondiale". Une demi-douzaine de jeunes "en voie de radicalisation" ont intégré un centre de "prévention, d'insertion et de citoyenneté" (CPIC), un projet expérimental qui fait naître autant d'espoirs que d'interrogations alors que le pouvoir d'attraction du jihad ne se dément pas.
Site "pilote", le centre de Beaumont-en-Véron (Indre-et-Loire) accueillera des jeunes âgés de 18 à 30 ans, "en voie de radicalisation et qui veulent s'en sortir".

En théorie, pas de condamnés, de fichés "S" ni de "revenants" de Syrie, mais des individus "en errance", décrit le sociologue Gérald Bronner, futur intervenant de cet internat d'un nouveau genre.  "Il s'agit de développer leur système immunitaire intellectuel, c'est-à-dire développer leur esprit critique", explique-t-il. Face aux "idéologies mortifères", aux théories du complot, il faut "leur redonner la liberté de penser". En revanche, souligne le chercheur, "pas question de +déradicaliser+, de retirer les croyances du cerveau d'individus. Ca, personne ne peut le faire".
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