Une toile ayant pris la poussière pendant une vingtaine d'années dans un coin du dépôt d'un petit musée néerlandais s'est révélée être de la main du célèbre peintre américain James Abott Whistler (1834-1903), a indiqué jeudi le directeur du musée.
"Grâce à une analyse chimique et une enquête de provenance, nous avons pu conclure qu'il s'agissait bien d'un authentique Whistler", a affirmé à l'AFP Jan Rudolph de Lorm, qui dirige le musée Singer, à Laren, dans le centre des Pays-Bas. La toile non signée, intitulée "Symphony in White. Girl in muslin dress" (symphonie en blanc, jeune fille en robe de mousseline) , représente une jeune fille aux cheveux noirs arborant une robe d'un blanc éclatant.
Elle avait déjà été exposée en 1956 quand le musée Singer ouvrit ses portes. Mais un spécialiste anglais du travail du peintre impressionniste américain avait plus tard émis des doutes sur l'authenticité de la toile et celle-ci s'était retrouvée reléguée au dépôt. "J'ai vu la toile dans le dépôt et ce regard ne m'a plus quitté", assure le directeur. "Un bon portrait, c'est comme une rencontre et j'ai rencontré cette jeune femme". M. Rudolph de Lorm demande alors l'ouverture d'une enquête, en collaboration avec les universités d'Amsterdam, d'Anvers et de Glasgow, afin de vérifier les origines du portrait.
Les analyses ont révélé des traces de l'élément chimique strontium, tout comme dans une toile du maître exposée au Rijksmuseum d'Amsterdam. En effaçant les restaurations datant du début du 20e siècle, "le coup de pinceau de Whistler est très reconnaissable", assure le directeur. Représentant probablement la fille d'un collectionneur d'art, la toile de 76,7 cm sur 62,4 cm est désormais évaluée à un demi-million d'euros.