Une quinzaine de membres importants d'un réseau de passeurs ont été interpellés dans le Calaisis, et un important butin saisi. Les bateaux étaient acheminés depuis la Chine, et extorquaient des victimes pour 6000 euros la traversée.
Après un an d'enquête de la Police aux Frontières, 18 membres de premier plan d'un réseau international de passeurs ont été interpellés ce 16 novembre dans le Calaisis, en région parisienne et au Havre, selon une information du Figaro, confirmée auprès de France 3.
"Du jamais vu", atteste l'Office central pour la répression de l'immigration irrégulière et l'emploi des étrangers sans titre (Ocriest), joint par France 3. Sur les 18 personnes interpellées, 13 sont d'ores et déjà en détention. Plusieurs corps de métiers propres à cette organisation criminelle ont été visés : recruteurs, logisticiens, chauffeurs...
70 000 euros par bateau, 4 bateaux par mois
La tête de ce réseau où collaboraient des Irako-kurdes, des Pakistanais, des Roumains et des Vietnamiens travaillait depuis la prison du Havre, où il purge une peine pour des faits similaires.
Les passeurs recrutaient leurs cibles directement dans les campements installés sur le littoral, et importaient de Chine des Zodiac pouvant embarquer entre 40 et 60 personnes. Les bateaux passaient par la Turquie avant d'être stockés en Allemagne, puis expédiés sur le littoral. Chaque victime de ces trafiquants était extorquée de quelque 6000 euros pour la traversée vers la Grande-Bretagne. Toujours selon l'Ocriest, quatre bateaux partaient par mois depuis le littoral, chaque traversée rapportant 70 000 euros, pour un butin annuel total chiffré autour de 3 millions d'euros.