Le député du Nord sera-t-il le prochain secrétaire national du parti communiste ? Il se dit « disponible » alors que l'actuel patron du PCF, Pierre Laurent, a été mis en minorité par le vote des adhérents. Une première dans un parti habitué au consensus.
Ce dimanche-là, Fabien Roussel, député du Nord inaugure un nouveau musée de la photographie à Mortagne-du-Nord (Nord). Depuis quelques jours, il est sous le feu des projecteurs. Son manifeste pour un Parti Communiste du 21e siècle est arrivée en tête du vote des militants, bousculant la hiérarchie en place et le positionnant comme outsider pour le prochain congrès du PC.
"Quand on se bat depuis des années pour que le parti communiste soit plus fort, plus visible, qu'il se transforme, qu'il se renouvelle, explique-t-il. Forcément, à un moment donné, quand on dit pourquoi t'irais pas, avec d'autres pour apporter ce changement. On ne peut pas dire non et on se met à disposition".
Militant de longue date, fidèle à ses pairs. Fabien Roussel refuse le combat de personnes. Lui, qui est entré en politique comme conseiller de Michelle Demessine, dans le gouvernent Jospin en 1997… Lui, le successeur d'Alain Bocquet, à l'Assemblée Nationale qui a même repris le cheval de bataille de son mentor, avec la lutte contre les paradis fiscaux.
L'ancien journaliste de 49 ans est lucide sur les difficultés du parti. Et sa perte d'influence, alors tous les week-ends, il arpente sa circonscription. "Les gens ont beaucoup à raconter de ce qu'ils vivent, de ce qui ne va pas… Il faut l'entendre, parfois c'est dit avec des mots durs. Si on n'entend pas ça, on ne sert à rien…"
A quelques semaines du Congrès extraordinaire qui dessinera les contours du PCF de demain, Fabien Roussel rêve de communistes plus forts qui s'affirment entre un parti socialiste moribond et des Insoumis conquérants…