Variantes régionales (et plus anciennes) du rugby, de la pétanque ou du golf, on vous fait découvrir plusieurs sports régionaux dans une liste non-exhaustive...
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Le tir à l'arc vertical
Ce jeu d'archerie, également appelé "tir à la perche verticale" ou "tir à l'oiseau", est répandu dans le Nord et le Pas-de-Calais, mais aussi en Belgique et aux Pays-Bas. Les archers doivent viser, en l'air, une grille (aussi appelée perche), placée en haut d'un mât de 25 à 30 mètres de haut.
Sur cette grille en métal se trouvent plusieurs rangées d'"oiseaux", des morceaux de bois décorés de plumes qui servent de cibles. Plus la rangée est haute, moins il y a d'oiseaux dessus et plus ceux-ci rapportent des points lorsqu'on les décroche avec une flèche (dont la pointe est remplacée par un embout en plastique, le moquet).
L'oiseau situé tout en haut de la perche est appelé "honneur" ou "papegai", et rapporte un plus grand nombre de points. Les archers tirent chacun leur tour, et la victoire revient à celui qui en totalise le plus grand nombre.
L'origine du sport n'est pas bien définie, mais remonterait au Moyen-Âge. Elle y aurait été apportée par les archers anglais ou aurait vu le jour sous Philippe Auguste, à la création de milices d'archers en Flandre et en Artois.
Quoi qu'il en soit, ce qui n'était autrefois qu'un entraînement pour des soldats est devenu un loisir, qui rassemble près de 80 sociétés et plus de 3000 membres dans le Nord et le Pas-de-Calais. Un championnat est organisé tous les ans au mois d'août à Cucq, dans le Montreuillois.
La choule ou chôle
Imaginez un vague ancêtre du rugby, sans règles et faisant s'affronter célibataires et mariés... La choule, également appelée chôle en Picardie ou soule ailleurs en France, est un sport d'équipe un brin chaotique.
Chaque équipe doit tenter de marquer des points en portant dans ses mains une boule de cuir garnie de foin, d'eau ou de mousse dans le camp adverse, ou dans un seul et même endroit pour chaque équipe, selon les variantes.
Attestée dès le 11e siècle, la choule est aujourd'hui pratiquée de façon très codifiée et compétitive en Normandie, où elle se joue également au pied. En revanche, à Tricot, dans l'Oise, on la joue une fois l'an (le lundi de Pâques) dans sa forme la plus traditionnelle : la dernière mariée jette la choule et les hommes du village, ou des villages alentours, forment deux équipes en fonction de leur état civil, sans maillot ni nombre de joueurs déterminés.
Faute de règles, tous les coups sont permis pour parvenir à s'emparer de la choule et de la garder. Comme l'indiquait le maire Jacques Bocquet dans un reportage de France 3 Picardie en 2012, "les règles, c'est celui qui l'attrape et court le plus vite sans se faire massacrer au passage !"
La crosse ou choulette
La crosse, ou choulette, est une variante assez éloignée de la choule qui se rapproche du golf. La choule – c'est-à-dire balle – est propulsée avec une crosse, et non plus avec les pieds ou les mains. Deux équipes se forment : la première doit réussir à propulser la balle à un point précis en trois coups de maillet, tandis que la seconde doit l'en éloigner un maximum pour gêner l'adversaire. Puis les rôles s'inversent.Le jeu peut se jouer à peu près n'importe où, et notamment dans les champs, ce qui en faisait un sport populaire. Dans Germinal, Zola décrit une partie de crosse telle qu'elle se déroulait dans le nord de la France.
"Les quatre joueurs, deux par deux, mirent au marchandage le premier tour, du Voreux à la ferme Paillot, près de trois kilomètres ; et ce fut Zacharie qui l’emporta, il pariait en sept coups, tandis que Mouquet en demandait huit. On avait posé la cholette, le petit œuf de buis, sur le pavé, une pointe en l’air. Tous tenaient leur crosse, le maillet au fer oblique, au long manche garni d’une ficelle fortement serrée."
"Deux heures sonnaient comme ils partaient. Zacharie, magistralement, pour son premier coup composé d’une série de trois, lança la cholette à plus de quatre cents mètres, au travers des champs de betteraves ; car il était défendu de choler dans les villages et sur les routes, où l’on avait tué du monde. Mouquet, solide lui aussi, déchola d’un bras si rude, que son coup unique ramena la bille de cent cinquante mètres en arrière. Et la partie continua, un camp cholant, l’autre camp décholant, toujours au pas de course, les pieds meurtris par les arêtes gelées des terres de labour."
Ailleurs, les règles ne sont pas tout à fait les mêmes. En Normandie, la crosse ou "soule à la crosse" se rapproche davantage du hockey : deux buts (ou "viquets") sont disposés de part et d'autre du terrain et les joueurs n'ont pas de limite à leur nombre de coups.
Le sport a aussi donné son nom à une brasserie artisanale basée à Hordain : "choulette désigne la petite balle de bois que l’on frappe à l’aide d’une crosse", peut-on lire sur son site internet. "Très populaire au xixe siècle, le jeu traditionnel se pratique encore dans le Hainaut."
La balle à la main
La balle à la main, également appelé ballon à la main, est "l'héritier le plus direct du jeu de paume", assurent ses aficionados dans la fiche de l'Inventaire du patrimoine culturel qui lui est dédiée. À mi-chemin entre le tennis et le handball, assez similaire au ballon au poing, ce sport est surtout joué dans l'est de la Somme, autour d'Harbonnières, Aubigny ou de Corbie. Mais on le joue également dans l'Oise, ou bien à Maubeuge, dans le Nord.
Deux équipes de sept personnes s'affrontent sur un terrain de 65 mètres de long sur 12 mètres de large. Les joueurs se renvoient la balle – une pelote de cuir de 45 mm et pesant 45 grammes – en utilisant leurs mains, soit à la volée, soit après un seul et unique rebond.
En revanche, point de filet pour séparer les deux camps : il s'agit d'un sport de type "gagne-terrain" où la ligne de démarcation évolue au fil de la partie. Elle est délimitée par deux chasses que l'on peut déplacer. Les points sont comptés comme au tennis (15, 30, 45 et jeu) et la partie se gagne en sept jeux.
La bourle
La bourle, traditionnellement associée à Tourcoing, se joue généralement dans la métropole lilloise où l'on compte plusieurs "bourloires". Ce terme désigne le terrain légèrement concave, de 25 mètres sur 3 mètres et entouré de gouttières.
Le jeu s'apparente à de la pétanque, à ceci près que les joueurs (huit joueurs dans chaque équipe) s'efforcent de s'approcher de "l'étaque", une rondelle de cuivre de 5 cm de diamètre, incrustée dans la piste et entourée d'un cercle peint en blanc. La bourle a une forme particulière puisqu'il s'agit d'un disque en bois (du noyer à Tourcoing, du gaïac à Wattrelos) entouré d'acier. L'un de ses côtés est plus lourd que l'autre, ce qui lui donne une trajectoire sinusoïdale.
Une fois que chaque joueur d'une équipe a lancé sa bourle, c'est au tour de l'autre équipe, qui doit en prime éviter les obstacles laissés par leurs adversaires. Si la bourle va trop loin et tombe dans la fosse qui prolonge le terrain, on dit qu'elle "va au tchu" ; comprendre par là, "au cul".
La pratique du jeu de boule lillois est ancienne : on trouve dans les archives de Lille un arrêté en date du 4 août 1382 qui interdit sa pratique dans les lieux publics : "que nul soit si hardi, ni grands ni petits, dorénavant à jouer à quelque jeu de bourles grandes ou petites en notre ville sous peine d’une amende de 60 sols de forfait même pour les enfants seraient castagnés de verges ou autre peine selon la gravité du méfait ou intention", pouvait-on lire.
La boule flamande
Une variante de la bourle existe un peu plus au nord : dans les Flandres et notamment à Godewaervelde, Bailleul ou Wormhout, on préfère jouer à la boule flamande. Le principe reste le même : sur un terrain concave (un peu plus court, avec 20 mètres de long sur 3 de large), deux équipes se succèdent pour faire rouler leur bourle le plus près possible de l'étaque.
On compte toutefois quelques subtilités, à commencer par la présence sur certaines bourloires de l'écueil, une balise surmontée d'une cloche qui sert d'obstacle au roulis des boules... ou peut servir de point d'appui pour d'autres. Par ailleurs les disques en bois, là aussi plus lourds d'un côté pour leur donner une trajectoire de guingois, ne sont pas tout à fait similaires.
Dans les Flandres, ce n'est pas du métal qui recouvre leur tranche, mais du caoutchouc. Elles peuvent peser près d'1,5 kg à Godewaersvelde, mais jusqu'à 8 kg à Bailleul ou Boeschepe, où l'on utilise du gaïac, un bois très dur. Enfin, la tradition veut que les équipes se voient attribuer une couleur, le rouge pour l'une et le bleu pour l'autre.
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