Vingt ans après sa victoire à Paris-Roubaix, Frédéric Guesdon se souvient

Le Breton se souvient encore de la course qui l'a fait connaître comme le dernier vainqueur français du Paris-Roubaix. Le 13 avril 1997, le coureur de l'équipe FDJ surprend tout le monde en se hissant au-dessus des favoris et du champion du monde en titre.

Vingt ans après son succès dans Paris-Roubaix, le dernier d'un coureur français, Frédéric Guesdon, devenu directeur sportif de l'équipe FDJ, s'étonne encore que cette victoire ait autant marqué le public.

Quand un Français gagne Paris-Roubaix, on lui en parle toute sa vie


"On m'a toujours présenté comme le vainqueur de Paris-Roubaix, on m'en parle comme si c'était très récent", relève le Breton, aujourd'hui âgé de 45 ans. "C'est une course qui me faisait rêver et je me suis rendu compte qu'elle faisait rêver beaucoup de gens. Quand un Français gagne Paris-Roubaix, on lui en parle toute sa vie".



Pour lui, tout a basculé le 13 avril 1997. Nul ne le cite parmi les vainqueurs potentiels, encore moins parmi les favoris. Il n'a couru la "reine" que deux fois et seuls les observateurs les plus attentifs ont noté sa bonne place (14e) l'année précédente dans une édition gagnée par le Belge Johan Museeuw. Mais, sous le soleil du Nord, les éléments vont se conjuguer en sa faveur.

"Le malheur de Museeuw (champion du monde en titre) a fait mon bonheur, se souvient Guesdon, il a eu deux crevaisons et j'ai pu revenir à chaque fois dans la course. La première fois, c'était très mal engagé, un petit groupe était sorti avec lui mais, après sa crevaison, les Mapei l'ont ramené et m'ont ramené aussi. La course a recommencé".

Homme de granit


"Dans le final, il sort avec (Andrei) Tchmil et (Frédéric) Moncassin. Mais il crève à la sortie du Carrefour de l'Arbre. Il roule pour revenir sur les deux de l'avant et on rentre au dernier moment. C'était idéal pour moi. J'avais juste à attendre puisqu'on ne m'a jamais demandé de passer un relais dans les trois derniers kilomètres".

Huit coureurs entrent ensemble sur le vélodrome. Le Français, présumé moins rapide que la plupart de ses compagnons catalogués sprinteurs, reste en queue de groupe avant de se lancer. "C'était pour assurer une place. Je me disais que je pouvais en battre deux ou trois. Dans les derniers kilomètres, je me demandais quel était le moins rapide dans le groupe et je n'en voyais qu'un, (Marc) Wauters", dit-il.

A mi-piste, Guesdon, lancé en pleine vitesse, déborde irrésistiblement ses adversaires placés en contrebas. Impuissants, Jo Planckaert, Johan Museeuw et Andrei Tchmil (classés dans cet ordre) en sont réduits à se disputer la deuxième place. Plusieurs longueurs derrière le Français de la FDJ, une équipe montée quelques mois plus tôt par Marc Madiot lui-même double vainqueur de Paris-Roubaix.

D'une classique à l'autre


Vingt ans plus tard, Guesdon est toujours fidèle au groupe pour lequel il a couru jusqu'en 2012. "Après, on espère regagner une deuxième fois, sourit-il. On se dit 'je l'ai fait une fois, pourquoi pas deux'. J'ai répondu présent à plusieurs reprises, j'ai fait des places mais toujours un ton en dessous".

Il reste que, dans sa longue carrière, Guesdon, homme de granit, s'est adjugé une autre classique (Paris-Tours en 2006). Preuve, s'il en était besoin, que le succès inattendu de 1997 n'avait rien d'immérité.
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