À l'appel de la FNSEA, des agriculteurs des cinq départements des Hauts-de-France prévoient, à partir du 23 septembre, d'allumer des feux pour protester contre la mise en place de zones de non-traitement (ZNT), destinées à protéger les populations contre les dangers potentiels des pesticides.
Entre 20 et 23 heures chaque soir à partir du 23 septembre, certains agriculteurs des Hauts-de-France mettront le feu à des palettes et déverseront détritus et boues de stations d'épuration dans des lieux "au plus proche des villes, le long des grands axes," a confié à l'AFP Damien Greffin, président du syndicat FNSEA Grand Bassin Parisien, qui regroupe douze fédérations départementales.
Pourquoi cette mobilisation ? "On réclame zéro ZNT [zone de non-traitement, NDLR] à zéro mètre", résume le responsable syndical.
Brûler plutôt que bloquer
Alors que nombre d'agriculteurs des départements concernés sont en pleine récolte de betteraves et de pommes de terre, le responsable de la FNSEA explique que "le mot d'ordre, c'est de faire monter la pression par l'allumage de feux dans les cantons et de communiquer ce que va générer l'instauration de ces zones de non-traitement".Il a toutefois écarté tout projet de blocage, affirmant que "l'idée, ce n'est pas d'emmerder les gens". "Le ras-le-bol est tel qu'il va y avoir une contagion dans la plupart des départements de France", a estimé M. Greffin, qui indique qu'"une convergence des agriculteurs vers les capitales régionales, en fonction de la mobilisation" aura lieu le vendredi 27 septembre.
Outres les départements des Hauts-de-France, sont concernés par ces actions ceux d'Île-de-France mais aussi l'Aube, l'Eure, l'Eure-et-Loir, la Marne, la Seine-Maritime, auxquels s'ajoutent d'ores et déjà les départements de la Haute-Garonne, du Tarn-et-Garonne et de la Drôme, selon M. Greffin.
Les zones de non-traitement contestées
La nouvelle de ces actions intervient une semaine après l'annonce par le gouvernement d'une vaste consultation publique sur les distances minimales à respecter entre habitations et zones d'épandage de pesticides, après les polémiques nées de tentatives de régulation locale par des maires.Le gouvernement a proposé de fixer la distance minimale à cinq mètres pour les cultures dites basses - céréales par exemple - et à 10 mètres pour les cultures hautes, telles que les vignes ou l'arboriculture, en vertu des préconisations scientifiques de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES).
"Si cette question était abordée de manière dépassionnée, chacun conviendrait qu’il s’agit là d’un problème d’urbanisme et non d’un problème agricole, considère la FRSEA des Hauts-de-France. Il s’agit de fixer un minimum de règle d’aménagement du territoire, afin que l’étalement urbain ne se fasse pas n’importe comment sur le foncier agricole et que chacun prenne ses responsabilités : collectivités, aménageurs, agriculteurs et riverains. Mais le bon sens semble être exclu du débat quand il s’agit de produits phytosanitaires et l’agriculture des Hauts-de-France pourrait y laisser bien plus que des plumes."
"Il y a une volonté de faire participer l'agriculteur à la consultation publique jusqu'au 1er octobre, massivement, pour dire qu'on ne veut pas de notion de distance", a expliqué M. Greffin.