Tout augmente, même être mort coûte de plus en plus cher. La ville de Lyon a le projet d'instituer des tarifs sociaux pour les concessions de ses quatre cimetières. Elle veut également mettre en place des alternatives plus écologiques.
Jacqueline accompagnée de son mari Alain vient régulièrement nettoyer les tombes de ses parents. Cette année, une petite plaque en métal a été posée sur la stèle : "concession à renouveler, s'adresser au bureau d'accueil du cimetière ou à la direction des cimetières" avec un numéro de téléphone. Jacqueline devra faire un choix... difficile. Renouveler ou pas, la concession. Une décision qu'elle prendra avec ses trois frères et sœurs.
Elle hésite. "On ne sait pas bien encore ce qu'on va décider". Jacqueline doit faire ses comptes et se renseigner sur les tarifs. Elle pourra peut-être bénéficier du coup de pouce de la ville qui va mettre en place une tarification sociale.
Une aide pour les plus démunis
À Lyon, une concession sur 30 ans coûte 1 315 €. Une somme élevée propre aux grandes villes, qui résulte de la pression foncière et de l'impossibilité d'agrandir les cimetières pour faciliter l'accès des familles plus fragiles aux services funéraires publics.
Pour pallier ces prix élevés, la ville va mettre en place au printemps prochain des tarifs sociaux en fonction des ressources des foyers. Une décision valable sur toutes les durées de concession, 50 ans, 30 ans et 15 ans, la plus courante. "Sur la catégorie intermédiaire, on serait autour de 550 €. Pour les revenus modestes, on appliquera un tarif moindre de 200 € et pour les familles plus aisées, on appliquera un tarif plus important de 200 € en plus" détaille Laurent Bosetti, adjoint au maire de Lyon en charge de la politique funéraire.
Pour la Fédération des pompes funèbres, la ville de Lyon doit même aller encore plus loin. "La solution, ce serait, sur ce tarif social, de prévoir un tarif payable tout de suite, et l'engagement d'une famille à financer le reste de la concession, quelques années plus tard" propose Karine Patarin, représentante de la fédération. La ville répond que cela est possible avec les services du trésorier public.
Il est essentiel d'être vigilant sur les délais des droits de concession. Nous avions rencontré Philippe Madile en février, qui s'était retrouvé face à un trou en lieu et place de la tombe de sa mère, car il avait zappé le renouvellement de la concession.
Ouvrir d'autres solutions
1 500 inhumations ont lieu chaque année à Lyon. Le tarif social sur les concessions représentera un manque à gagner de 20 000 à 30 000 € annuels pour la ville.
La nouvelle tarification doit être soumise au vote du conseil municipal le 12 décembre. Trois tranches de prix devraient être appliquées. Le projet concerne les concessions funéraires des quatre cimetières municipaux de la Guillotière, la Croix-Rousse, Saint-Rambert et Loyasse.
La mairie souhaite promouvoir des pratiques funéraires plus écologiques, sans caveaux en béton ni produits chimiques, sur des emplacements naturels. Elle a également fait le choix de ne pas augmenter les tarifs des pompes funèbres publiques malgré l'inflation.