"Je le récupère chez le boucher, ça arrive comme ça !" Ce sculpteur crée des œuvres étonnantes avec des os

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Christophe Chassaint est sculpteur sur os
Il est sculpteur d'os. Ce périgourdin s'est pris de passion pour la sculpture sur ce matériau peu ordinaire ©France 3 Périgords - Émilie Bersars & Pascal Tinon

En Dordogne, Christophe Chassaint réalise des sculptures dans des os de bovin. La matière, inhabituelle, permet de créer des œuvres inédites et surprenantes, souvent d'une grande finesse.

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Newton avait trouvé l'inspiration sous un pommier. Christophe Chassaint l'a trouvée au fond d'une marmite de pot-au-feu. Sous la forme d'un os. Un os de bœuf qu'il avait sculpté, pour s'amuser, après le repas, à l'aide d'une petite perceuse de précision. L'œuvre de débutant, brouillon tiré du bouillon, avait été oubliée une dizaine d'années sur une étagère. Jusqu'à ce qu'en 2022, un accident l'immobilise pendant plusieurs mois. Il reprend son ébauche avec un matériel plus adapté, et en tire quelque chose de bien plus satisfaisant.

Les réalisations sont multiples et uniques © France 3 Périgords - Émilie Bersars & Pascal Tinon

La substantifique moelle

Et depuis, il ne s'est jamais arrêté. Dans son atelier, ce dessinateur en bâtiment à la mairie de Périgueux, sculpte inlassablement, en faisant appel à son imagination. Des formes très organiques, souvent d'une étonnante légèreté, diaphanes.

Des objets d'une grande légèreté, aériens © France 3 Périgords - Émilie Bersars & Pascal Tinon

J'essaye en général de suivre la forme de l'os, et pas à aller contre la forme. J'essaie vraiment d'utiliser la forme naturelle que nous donne la nature.

Christophe Chassaint,

sculpteur sur os (Dordogne)

On oublie la matière pour admirer l'objet © France 3 Périgords - Émilie Bersars & Pascal Tinon

Histoire d'os

"Quand je le récupère chez le boucher, ça arrive comme ça !", montre Christophe. "C'est un fémur de vache ou de bœuf, je ne sais pas précisément".

La matière première est peu ragoûtante à première vue. Un gros os de bovin, dans les trois kilos, qui ferait plus envie à un molosse qu'à un amateur d'art. Mais après avoir été dégraissé, aseptisé et blanchi, le "nonosse" prend déjà un aspect plus acceptable.

Certes, il faut oublier la matière première pour admirer pleinement l'objet. Comme pour un sac en cuir © France 3 Périgords - Émilie Bersars & Pascal Tinon

Et en étant dégrossi, taillé, ciselé, poli pendant plusieurs dizaines d'heures entre ses mains, il devient carrément fascinant. "C'est un ersatz de l'ivoire", explique l'artiste. Décorations, pendentifs, lampes, la matière se métamorphose tant et si bien qu'on en oublie son origine pour être fasciné par sa forme.

Christophe Chassaint réussi à créer des formes originales renouvelées, très organiques © France 3 Périgords - Émilie Bersars & Pascal Tinon

On arrive, avec de l'os, à avoir des effets bluffants.

Christophe Chassaint,

sculpteur sur os (Dordogne)

Christophe Chassaint tire pleinement parti de la forme naturelle © France 3 Périgords - Émilie Bersars & Pascal Tinon

Os des cavernes

Et si l'idée vous choque, c'est que vous avez oublié un peu vite vos racines. L'os a en effet été le premier matériau sculpté par l'homme, en même temps que le bois et la pierre. Et il continue à être façonné partout dans le monde, remplaçant avantageusement l'ivoire dans les manches de couteau, les bijoux et autres objets précieux.

Il faut jusqu'à une trentaine d'heures pour terminer une œuvre complexe © France 3 Périgords - Émilie Bersars & Pascal Tinon

Pas plus choquant (ni moins, selon certains) qu'une paire de chaussures en cuir. "C'est une juste continuité de ce que faisaient nos ancêtres. On est quand même dans le pays de l'Homme", rappelle le sculpteur. "Il y a eu des sculptures en os, en ivoire de mammouth et en bois de cerfs.", en faisant référence aux nombreux vestiges préhistoriques trouvés dans la région.

Certaines pièces ne peuvent pas renier leurs origines... © France 3 Périgords - Émilie Bersars & Pascal Tinon

Faire bouillir la marmite

Pour l'instant, Christophe présente ses réalisations sur les marchés et lors de petites expositions locales. À raison d'une trentaine d'euros pour un pendentif jusqu'à deux à trois cents euros pour ses plus belles pièces, cette passion ne lui permet pas encore d'en faire une activité à temps complet. Mais le succès ne devrait pas tarder, car indéniablement, ces pièces ont un sacré chien !

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