Caillebotte au musée d'Orsay : "Il se sert de Paris, de l’architecture haussmannienne pour inventer de nouveaux points de vue"

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Rue de Paris; temps de pluie de Gustave Caillebotte (1848-1894).
Un reportage de Norbert Cohen et d'Isabelle Audin. ©France 3 IDF

L'exposition, la première consacrée au peintre au musée d'Orsay depuis son ouverture en 1986, est construite chronologiquement, des années 1870 à 1894. Paris, sa ville natale est souvent la toile de fond de ses peintures.

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"Caillebotte, c’est un Parisien", explique Paul Perrin, commissaire de l'exposition "Caillebotte, Peindre les hommes". Le peintre est né en 1848 et a grandi dans le Paris du baron Haussmann sous le second empire. "Il va hériter de la grande fortune de ses parents ce qui va lui permettre de ne pas avoir à vendre ses tableaux et ainsi d’avoir une liberté énorme", explique Paul Perrin, commissaire de l'exposition.

De nouveaux points de vue sur la ville

Caillebotte a pour ambition de révolutionner la peinture par ses choix de cadrage, ses angles de vues et va ainsi à l'encontre des règles académiques de l’époque. "Caillebotte se sert de Paris de l’architecture haussmannien pour inventer de nouveaux points de vue", raconte le commissaire de l'exposition.

"Par exemple dans ce tableau intitulé "Balcon", un homme pose sur le balcon de l’appartement de Caillebotte sur le boulevard Haussmann. De ce balcon, l’homme voit en plongée une personne installée sur un banc", observe Paul Perrin. "Le mouvement de plongée s’apparente à une image cinématographique. Quelque part, Caillebotte, anticipe les photographies et le cinéma avec ses points de vue inattendus", rappelle le commissaire.

La spécificité de l'artiste réside aussi dans le choix de ses sujets. Dans le tableau, les "Raboteurs de parquet" (1875), habituellement montré à d'Orsay, il représente des hommes, torse nu, à genoux sur le sol, en train de raboter un parquet.

"A l'époque, les critiques sont divisés", explique Paul Perrin. "Beaucoup trouvent le sujet vulgaire, ces personnages ne correspondent pas aux canons esthétiques de l’époque", précise-t-il.

Après avoir vu son tableau les "Raboteurs de parquet" refusé au salon de 1875, Gustave Caillebotte décide de rejoindre le mouvement émergent des impressionnistes. Il côtoie alors Renoir, Monet, Degas. Il deviendra leur ami et leur mécène.

Dans l'exposition présentée jusqu'au 19 janvier au musée d'Orsay, Gustave Caillebotte immortalise, avec son pinceau, son quotidien. Un quotidien qui nous interpelle encore deux siècles plus tard.

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