Calais : La maire UMP Natacha Bouchart souhaite l'ouverture d'un nouveau centre pour les migrants

Douze ans après la fermeture du centre de Sangatte, la maire UMP de Calais se dit favorable à l'ouverture d'un nouveau centre d'accueil pour les migrants. Natacha Bouchart en fera la demande au Ministre de l'Intérieur lors d'une rencontre prévue le 2 septembre prochain.

Elle avait provoqué un tollé en octobre 2013 en invitant les Calaisiens à signaler les squats de migrants dans sa ville.
Réputée hostile à ces exilés qui affluent dans sa ville, Natacha Bouchart crée la surprise un an plus tard en souhaitant la création d'un centre d'accueil pour les migrants. La maire de Calais annonce vouloir en faire la proposition à Bernard Cazeneuve, lors d'une rencontre prévue le 2 septembre avec le Ministre de l'Intérieur. Thème de la rencontre : les problèmes migratoire du Calaisis justement.

Pour l'édile calaisienne, qui s'exprime ce vendredi dans les colonnes de La Voix du Nord, la situation est devenue intenable. « Les riverains sont tendus, la population inquiète et le dispositif que j’ai mis en place depuis mon élection en 2008 (aire de distribution de repas, douches gérées par le Secours catholique) n’est plus adapté : la population des migrants a augmenté très rapidement », estime-t-elle.

Les exilés seraient environ un millier actuellement à Calais, contre quelques centaines il y a un an. Un afflux massif qui a régulièrement fait les titres de l'actualité ces derniers mois, notamment avec le démentèlement des deux principaux camps en mai dernier

Pas de nouveau Sangatte

Pour autant, Natacha Bouchart ne veut pas d'un nouveau Sangatte. Ouvert de 1999 à novembre 2002, le centre géré par la Croix rouge avait accueilli jusqu'à 1500 migrants, pour une capacité de 700 places. Celui souhaité par la maire de Calais devrait avoir une capacité de 400 places, maximum, et devrait être éloigné du centre ville. 

Philippe Wanesson, militant associatif auteur du blog Passeurs d'hospitalité, attend de voir ce qu'il en sera : "On peut trouver sa proposition positive, par rapport à ses prises de positions antérieures. Si c'est une position d'ouverture et de dialogue, c'est bien, si c'est juste un effet d'annonce, ça l'est moins. En tous cas, 400 places, ça ne résoudra pas le problème actuel."

Des maisons des migrants plutôt qu'un centre unique

A l'inverse, Jean-Claude Lenoir de l'association Salam, trouve ce chiffre de 400 important : " Attention de ne pas refaire Sangatte, qui avait ses qualités mais aussi ses défauts. Plusieurs centaines de migrants au même endroit engendre une promiscuité qui n'est pas facile à gérer. Nous, nous militons davantage pour de petites unités, de 30 ou 40 places, des "maisons des migrants" réparties sur tout le département, avec possibilité de vases communiquants suivant les situations".
"Ce qui est clair
, poursuit le militant, C'est qu'il faut sortir de l'impasse actuelle. C'est invivable pour les exilés, pour les locaux -il faut aussi l'entendre-, et c'est défavorable au développement économique de Calais car la situation n'incite pas les entreprises à venir s'installer ici."

Une manifestation pour de meilleurs conditions d'accueil

Hier jeudi, une manifestation rassemblant 250 exilés s'est élancée après la distribution du repas à 19h. Au son de "nous voulons des droits de l'homme", les manifestants majoritairement originaires d'Afrique de l'Est, entendaient dénoncer leurs condition de vie actuelles, et réclamer un meilleur traitement des autorités. 


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