Abdelhamid Abaaoud, soupçonné d'avoir participé à l'organisation des attentats de Paris a été tué dans l'assaut de Saint-Denis ce mercredi matin.
Les enquêteurs parisiens sont formels : le corps d'Abdelhamid Abaaoud a été identifié grâce à une empreinte digitale ce jeudi midi. Le Parquet de Paris a confirmé l'information quelques minutes plus tard. "Abdelhamid Abaaoud vient d'être formellement identifié (...) Il s'agit du corps découvert dans l'immeuble, criblé d'impacts", a affirmé François Molins, dans un communiqué. Le corps du jihadiste belge a été identifié "après comparaison de traces papillaires".
le communiqué du parquet sur la mort du cerveau présumé des attentats de paris dans l'assaut mené à #SaintDenis pic.twitter.com/ZhkaaNqI68
— Clément Giuliano (@clemgiu) 19 Novembre 2015
Le Premier ministre Manuel Valls a immédiatement salué cette neutralisation. "Abaaoud, le cerveau de ces attentats - l'un des cerveaux car il faut être particulièrement prudent et nous savons les menaces - se trouvait parmi les morts", a déclaré le chef du gouvernement devant les députés.
Visé par l'assaut mené mercredi avant l'aube par la police antiterroriste contre un appartement à Saint-Denis, dans la banlieue nord, le sort d'Abdelhamid Abaaoud, surnommé Abou Omar al-Baljiki ("le Belge" en arabe) au sein de l'EI et soupçonné d'être l'organisateur des plus sanglants attentats de l'histoire française, restait inconnu jusque-là.
Comment Abaoud a-t-il pu se faire un chemin de la Syrie jusqu'à Paris ?
Dans le cadre de l'enquête sur les attentats, huit personnes ont été arrêtées, mais ni Abdelhamid Abaaoud, ni Salah Abdeslam, autre suspect-clé, n'en faisaient partie, selon la justice. Les enquêteurs devaient identifier au moins deux corps retrouvés sur place, sévèrement abîmés par les tirs et explosions.Petit délinquant radicalisé parti combattre en Syrie en 2013, où il est devenu tête d'affiche du contingent des jihadistes francophones, Abaaoud s'était déjà illustré fin 2014 par un aller-retour express en Europe déjouant les services de renseignements, pour y préparer des attentats finalement déjoués. Aller-retour dont il n'avait pas manqué de se vanter à visage découvert dans la propagande du groupe jihadiste. Son nom avait été évoqué par les services de renseignement américains dans un rapport en mai, qui mettait en garde contre une possible attaque structurée de l'EI en Europe. Le document émettait l'hypothèse qu'Abaaoud avait tenté de faire croire à sa mort fin 2014 sur le front syrien afin que les autorités belges relâchent leurs efforts pour l'appréhender.