C'était au Mémorial de Caen, le 6 juin 2004. Jacques Chirac et Gerhard Schröder se tenaient côte à côte pour le 60 ème anniversaire du Débarquement allié en Normandie.
Pour la première fois depuis la fin de la seconde guerre mondiale, un chancelier allemand était officiellement invité aux cérémonies commémorant le débarquement.
En conclusion de cette journée, Jacques Chirac et Gerhard Schröder ont dévoilé une plaque marquant la première célébration commune franco-allemande du Jour J au Mémorial pour la paix de Caen.
La portée symbolique et politique du geste était évidemment très forte.
Lors de son discours, le président Chirac avait notamment estimé que la présence du Chancelier, un "moment de très grande émotion", témoignait du "long et patient travail de réconciliation" entre la France et l'Allemagne. "En ce jour du souvenir et de l'espérance, les Français vous reçoivent plus que jamais en ami, ils vous reçoivent en frère", avait affirmé le président de la République à son hôte, avant d'ajouter que la réconciliation entre les deux pays "offre une véritable espérance" à ceux "qui s'affrontent dans la nuit interminable de la haine et du ressentiment".
De son côté, Gerhard Schröder vait indiqué que son pays prenait sa responsabilité historique au sérieux. "Les Allemands ne se déroberont pas à la leçon tirée du passé", avait-il affirmé dans son discours. "Les citoyens européens et leurs politiciens ont le devoir de ne donner aucune chance ici et ailleurs à la guerre, aux crimes de guerre et au terrorisme", avait déclaré le Chancelier, dont le père est mort en Roumanie en 1944. "Mon pays a retrouvé le chemin des peuples civilisés. C'était un long chemin jusqu'à une démocratie stable et réussie", a-t-il conclu.
Retour sur cette journée historique :
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Gehrard Schröder et Jacques Chirac ne se sont pas contentés de beaux discours pour sceller la réconciliation franco-allemande. Ils ont aussi lancé des classes bilingues en préparation à des cursus universitaires entre la France et l'Allemagne. Ce sont les classes AbiBac. Il n'y en a qu'une en Basse-Normandie et elle est au lycée Allende d'Hérouville-Saint-Clair où Hélène Jacques et Jacques Vetter ont rencontré les futurs bacheliers.