DCNS compte finaliser l'acquisition de l'entreprise irlandaise OpenHydro "au cours du premier semestre" 2013. Une excellente nouvelle pour Cherbourg.
Selon son directeur Patrick Boissier, le groupe français de construction navale militaire va débourser 130 millions d'euros pour porter sa participation dans l'entreprise irlandaise à 59,7%, contre 11% actuellement.
L'opération se fera via un rachat d'actions existantes et une augmentation de capital réservée à DCNS.
D'une puissance de deux mégawatts, les hydroliennes d'OpenHydro sont des turbines de 16 mètres de diamètre à poser au fond de la mer afin d'être actionnées pour produire de l'électricité au rythme prévisible des marées.
Patrick Boissier a défendu ses ambitions dans ce créneau prometteur mais encore balbutiant, en soulignant que le potentiel mondial était de l'ordre de 90 à 110 gigawatts, soit la puissance équivalente à "soixante (réacteurs nucléaires) EPR".
Outre la France, les îles britanniques et l'Irlande, la technologie a une "vocation mondiale" avec des champs potentiels au Canada, aux Etats-Unis, au Brésil, Chili, Inde, Chine et en Indonésie, selon lui.
OpenHydro a déjà remporté un appel d'offres en Ecosse pour 200 mégawatts (soit 100 machines) et est en lice pour un champ sous-marin de 50 turbines au nord-ouest de l'Irlande avec des installations prévues à partir de 2017, a souligné le patron de DCNS.
Dans la Manche, outre un projet pilote avec EDF au large de Paimpol (Côtes-d'Armor) actuellement retardé par un incident lors du remorquage de l'hydrolienne, DCNS a de grandes espérances pour deux grandes zones, dans le Raz Blanchard dans le Cotentin et au large de l'île anglo-normande d'Aurigny.
Le potentiel de ces deux sites pourrait représenter la puissance de "deux à trois" EPR chacun, avec une production moyenne d'environ 40% de la puissance, selon Patrick Boissier.
DCNS prévoit une usine à Cherbourg, mais attend néanmoins le lancement d'un appel d'offres du gouvernement.