Protection de l’environnement, risques industriels, concentration d’entreprises classées SEVESO, information de la population : les élus verts réagissent et dénoncent
EELV
Les élus écologistes de la région Haute-Normandie, de la CREA (agglomération de Rouen), et de la ville de Rouen dénoncent une"situation surréaliste en matière de gestion des risques industriels sur notre territoire"
Signé par Jean-Michel Bérégovoy, Françoise Lesconnec, Cyrille Moreau et David Corman un communiqué de presse d’Europe Ecologie Les Verts déplore un manque d’information des habitants :
"Ce nouvel accident industriel fait encore une fois la preuve que la désinformation officielle est bien au coeur du problème. Beaucoup ont appris cet accident et ses conséquences par les réseaux sociaux et le bouche à oreille. D’une manière générale, qui serait vraiment capable dans la population de préciser les risques auxquels nous sommes exposés, où obtenir l’information et quelle attitude adopter en cas d'accident majeur ?"
Les élus EELV pointent du doigt la gestion des risques industriels en Haute-Normandie et remettent en cause l’efficacité des moyens de prévention et de protection de la population en cas d’accident sur un des 75 sites Seveso de la région :
"Au-delà de cet accident, il faut s’interroger sur une organisation qui autorise une telle concentration d’usines en zone urbaine dense, et réfléchir à la définition du risque acceptable.
Et, sujet directement lié, il faut aussi revenir sur les moyens à disposition des communes et des habitants pour se protéger quand le risque est là, de toute façon. Car la baisse des aides prévues dans le Grenelle, de 40% à 15%, fait reporter sur les seuls habitants la totalité de la responsabilité des risques industriels, en n’ayant d’autre choix que de prendre en charge les travaux nécessaires à leur protection.
Nous élu-es écologistes proposons, dans l'attente d'une disposition nationale obligeant les industriels à assumer leur responsabilités, de constituer un fond public d'aide aux résidents pour la réalisation des travaux prescrits dans le PPRT."
Robin des Bois
De son côté, l’association de protection de l’Homme et de l’environnement réagit en évoquant la toxicité du mercaptan (le produit à l’origine des odeurs) et ses risques dans les installations industrielles :"A forte concentration, le mercaptan utilisé comme additif odorant pour le gaz liquéfié est nocif par inhalation et il est très toxique pour les organismes aquatiques. Le mercaptan est aussi utilisé dans la chimie du soufre.
L’accidentologie du mercaptan inventoriée dans la base de données ARIA fait état de 50 accidents en France entre 1988 et 2012. Les fuites proviennent souvent de wagon-citerne. Le 8 avril 1970, 3 cheminots sont morts à Lacq à coté d’un wagon fuyard de mercaptan. Ce gaz est particulièrement dangereux en milieu confiné.
En concentration moyenne, le mercaptan provoque des céphalées, de l’asthénie, des nausées et des vomissements. Les odeurs induisent en outre un climat d’insécurité et d’inquiétude.
Les équipes d’intervention chargées chez Lubrizol de maîtriser les fuites ou dégagements de mercaptan sont les plus exposées."