Caen : une cérémonie pour les otages déportés et les fusillés victimes du nazisme

Dans le cadre de la journée de la mémoire et de la prévention des crimes contre l'humanité, une cérémonie a eu lieu place Louis Guillouard ce lundi après-midi à Caen (Calvados).

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Ce lundi marque la commémoration d'un tragique anniversaire : 
Il y a 70 ans, le 27 janvier 1943, 230 résistantes déportées franchissent le portail du camp des femmes de Birkenau en chantant "la Marseillaise". 
C'est le tristement célébre "convoi des 31 000" (lire encadré en bas de page).
Ces résistantes affronteront les mêmes épreuves mortelles que les déportés du 6 juillet 1942, parmi lesquels les otages normands arrêtés en mai. 

A l'occasion de ce 70ème anniversaire, et du 68ème anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau, le Conseil municipal de Caen et l'association "Mémoire" vive ont organisé ce lundi une cérémonie en présence d'anciens déportés, de familles et d'amis de déportés, mais aussi en présence de collégiens et de professeurs du collège d'Evrecy. 

Le reportage de Franck Bodereau et Cyril Duponchel








Le convoi des "31000" (source Wikipedia)
Le 23 janvier 1943, 222 prisonnières quittent, en camion, le fort de Romainville (région parisienne)  pour le camp de Royallieu à Compiègne où elles sont enfermées dans un bâtiment en vue de leur départ.
Là, se trouvent 8 autres femmes : 6 d’entre elles ont été extraites de la prison de Fresnes et les deux autres du dépôt.

Le lendemain matin, ces 230 femmes sont emmenées en camion à la gare de Compiègne d'où elles montent dans les quatre derniers wagons d’un train rempli, depuis la veille au soir, par près de 1 500 hommes.
Charlotte Delbo dans son livre « Le convoi du 24 janvier »1, écrira l’histoire de ce convoi. Une plaque à l’entrée du fort de Romainville rappelle que leur convoi fut constitué sur ces lieux.
Arrivées dans la soirée du 26 janvier, elles ne descendent des wagons que le lendemain matin et entrent dans le camp de Birkenau en chantant "La Marseillaise". Elles sont immatriculées dans la série des « 31000 ».

Sur ces 230 femmes, 49 d’entre elles reviennent de déportation en 1945.
Plus de la moitié de ces femmes (119) sont communistes ou proches du PCF. Elles sont pour 85 % d’entre elles des résistantes. 45 d’entre elles sont des veuves de fusillés. Dans ce convoi se trouvent notamment :
Marie-Claude Vaillant-Couturier, arrêtée en février 1942 alors qu’elle servait d’agent de liaison,
Simone Sampaix, fille de Lucien Sampaix, secrétaire général de l’Humanité, fusillé le 15 décembre 1941,
Danielle Casanova, chirurgien dentiste, mariée à Laurent Casanova. Elle est fondatrice de l’Union des jeunes filles de France, rédactrice de La Voix des femmes,
Hélène Solomon, fille du professeur Paul Langevin et veuve de Jacques Solomon fusillé le 23 mai 1942,
May Politzer, épouse du philosophe Georges Politzer, rédacteur dans L’Université libre et La Pensée libre, fusillé au Mont Valérien le 23 mai 1942,
Charlotte Delbo, secrétaire de Louis Jouvet mariée à Georges Dudach, fusillé le 23 mai 1942.

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