Le parquet général de la cour d'appel de Paris a demandé l'annulation de la procédure qui vise la maire de Lille dans le cadre de l'enquête sur l'exposition à l'amiante de travailleurs de l'usine Ferodo-Valeo de Condé-sur-Noireau (Calvados).
Martine Aubry est poursuivie en tant qu'ex-directrice des relations du travail (DRT) du ministère du Travail entre 1984 et 1987.
La juge Marie-Odile Bertella-Geffroy estime que Mme Aubry n'aurait pas pris les mesures qui auraient permis
d'éviter les conséquences dramatiques de l'exposition des travailleurs à l'amiante, un argument rejeté avec force par son avocat.
"Aucun indice grave et concordant ne justifie la mise en examen de Mme Aubry", a déclaré à l'AFP Me Yves Baudelot. "Aucune faute n'a été commise et aucune causalité n'est démontrée entre ce que la DRT a fait entre 1984 et 1987 et les pathologies concernées par l'enquête."
L'avocat de Martine Aubry devait contester jeudi 28 février devant la cour d'appel de Paris la mise en examen pour "homicides involontaires" de l'ancienne patronne du Parti socialiste, qui rejette toute faute dans sa gestion du dossier de l'amiante.
Selon l'AFP qui cite une source judiciaire le parquet général de la cour d'appel demandera l'annulation de ces mises en examen.
Si cette nouvelle fait les affaires de l'ancienne Première secrétaire, elle douche également les espoirs des victimes du scandale de l'amiante, qui tue environ 3.000 personnes par an, d'obtenir un procès pénal en France.
Une forte délégation régionale de l'ADEVA (association de défense des victimes de l'amiante) se rendra Paris pour assister à l'audience, des cars partiront de Condé-sur-Noireau et de Cherbourg.
Reportage de Pierre-Marie Puaud