Depuis lundi, des ouvrières occupent les locaux de la Socoval nuit et jour pour protester contre la fermeture de l'usine de fabrication de prêt à porter masculin haut de gamme qui emploie 27 salariés.
20 des 27 salariées occupent les locaux de la Socoval et se relaient par groupes de 10 la nuit.
La fermeture de l'usine était annoncée depuis janvier. Si les salariées se battent aujourd'hui, c'est pour obtenir plus d'indemnités que le minimum légal que leur propose la direction, faisant valoir leur 35 ans d'ancienneté, selon Elisabeth Lepresle déléguée CFDT du site qui a employé jusqu'à 750 personnes dans les années 70.
La Socoval est en chômage partiel depuis septembre et les lettres de licenciement doivent partir le 2 avril.
L'usine, la dernière à fabriquer du haut de gamme masculin en France, avait été rachetée il y a 27 ans par le groupe italien Inghirami. Mais une rupture de licence avec leur principal client, Thierry Mugler, en février 2012, a provoqué la fin de l'activité de l'usine cherbourgeoise. Aucun autre client n'a pu être trouvé depuis a argumenté le directeur de l'usine Eros Catalano, retenu quelques heures à l'usine ce lundi 11 mars.
Mais selon la députée PS Geneviève Gosselin, une commande de Dior aurait pu aboutir et relancer l'activité du site il y a plusieurs mois. "On nous a répondu c'est trop tard", a-t-elle expliqué. Selon la députée, Dior envisageait de passer des commandes de vestes de femme aux ouvrières mais sous certaines conditions.
Interrogé cette semaine par la Presse de la Manche, Sidney Toledano, président de Dior Couture, s'est dit "abasourdi" par l'attitude de Socoval à qui Dior avait fait parvenir des prototypes de veste pour que Socoval fasse une proposition de prix. "Durant toute ma carrière, je n'ai jamais vu un sous-traitant se comporter de la sorte" a-t-il dit.
L'usine n'a pas été placée en redressement, le groupe n'étant pas endetté.