Le militant de la Conféderation Paysanne était jugé en appel ce vendredi 22 mars 2013 à Caen. Le jugement a été mis en délibéré au 17 mai. 1000 à 1500 euros d'amende ont été requis contre Michel Houssin.
Une peine d'amende "symbolique" a été requise vendredi en appel à Caen contre un leader de la Confédération paysanne dans la Manche condamné en août pour avoir dévissé des boulons d'un pylône en construction de la ligne à très haute tension (THT) du futur réacteur nucléaire EPR de Flamanville. "Je propose une peine d'amende en proportion avec les ressources de Michel Houssin. Je l'estimerais à 1.000 à 1.500 euros d'amende. A action symbolique, peine également symbolique", a requis l'avocat général Gerald Lesigne.
En première instance le 27 août à Coutances, Michel Houssin avait été condamné à 1.000 euros d'amende et 3.300 euros de dédommagement et de remboursement de frais de justice à RTE, la filiale d'EDF qui gère les THT. Le prévenu reconnaît avoir dévissé le 18 mars 2012 plusieurs boulons. "J'habite sous une THT, j'ai des enfants. Il y a une dénégation des nuisances des THT", a-t-il dit. Les lignes THT sont soupçonnées par certains scientifiques d'être notamment à l'origine de leucémie infantiles.
Son avocat Me Gervais Marie-Doutressoulle a demandé la relaxe dénonçant des "réponses totalement disproportionnées de l'Etat" dans le dossier de la THT et soulignant la présence de gendarmes mobiles devant la cour : "est-ce que M. Houssin est un terroriste ?", a-t-il lancé. Une dizaine de militants ont assisté à l'audience après avoir déployé des banderoles "société nucléaire, société policière" devant le tribunal dont l'entrée était contrôlée vendredi matin.
La cour a mis son arrêt en délibéré au 17 mai. La justice doit par ailleurs se pencher le 31 mai sur la condamnation le 27 août également à Coutances d'un étudiant de 24 ans opposant à la THT, à trois mois de prison pour violence, à l'issue de vifs affrontements dans le bocage à Montabot le 24 juin. Les deux condamnations du 27 août étaient les premières de militants dans ce dossier.
Le Conseil d'Etat doit examiner vendredi après-midi plusieurs recours contre cette ligne THT de 163 km qui devait être mise en service début 2013 mais a pris plusieurs mois de retard. L'EPR doit être mis en service en 2016, avec quatre ans de retard.
(avec AFP)