Le CHU le plus amianté d'Europe, va encore avoir besoin d'un coup de pouce de l'Etat en 2013 malgré un bénéfice net en 2012 dû à une aide publique "colossale", selon son directeur, Angel Piquemal.
En 2013, "l'aide de l'Etat sera absolument indispensable", a-t-il indiqué lors d'une conf"rence de presse ce lundi à Caen. "Je ne peux pas dire" si elle sera d'une ampleur comparable à celle, "colossale", de 23 millions d'euros accordée en 2012, a-t-il ajouté.
L'Etat avait dû, à l'automne 2012, pallier un désengagement des banques. L'hôpital avait alors été contraint de suspendre le paiement de ses cotisations et de ses fournisseurs faute de trésorerie - des mesures inédites en France pour un CHU, selon la CGT.
Pour 2012, l'hôpital peut ainsi afficher un bénéfice net de 10 millions d'euros. Hors recettes exceptionnelles, son déficit structurel se réduit à 2,87% de son produit. Son déficit cumulé baisse à 97 ME contre 119 ME fin 2011.
En 2010, l'hôpital avait enregistré le plus important déficit de métropole.
Le CHU attend par ailleurs toujours le feu vert de l'Etat pour une reconstruction de l'hôpital amianté, annoncée par le précédent gouvernement mais jamais confirmée depuis.
En attendant, des travaux de désamiantage obligatoires (40 millions d'euros de 2009 à 2016) se poursuivent, même si l'hôpital a de plus en plus de difficulté à trouver des sociétés spécialisées. La fibre cancérogène dont est truffé l'hôpital coûte en outre 1,2 million d'euros par an pour financer notamment 3.000 prélèvements d'air dans la structure, soit 90% des prélèvements amiante de France, selon la direction. A ces surcoûts, s'ajoutent ceux que génère la présence d'amiante lors des moindres travaux effectués au CHU (un tiers à la moitié plus chers), selon M. Piquemal. Les difficultés du CHU ne sont pas toutefois uniquement dues à l'amiante, selon M. Piquemal.
Avec AFP