Le passage demain mercredi du Tour de France au Mont-Saint-Michel a nécessité la construction pour 150 000 euros d'une portion de route qui doit être détruite par la suite, selon le directeur de ces travaux. Un coût dénoncé ce mardi par le président d'une association.
"150 000 euros ce n'est pas négligeable aujourd'hui, en pleine crise", a déclaré à titre personnel Henry Decaëns, ancien directeur de la maison d'édition de l'université de Rouen et président des Amis du Mont-Saint-Michel, une association centenaire qui compte 500 adhérents.
"La boucle (portion de route au pied du Mont, ndlr), les raccordements, les clôtures, la mise en sécurité (le tout pour le Tour de France), ça a coûté 150 000 euros", a indiqué Christophe Maisonobe, directeur par intérim du syndicat mixte de collectivités locales chargé de ces travaux et de la construction d'ici au printemps 2014 d'une passerelle à la place de la digue route qui mène de la côte au rocher. Cette passerelle doit permettre au monument classé au patrimoine de l'Unesco d'être plus souvent une île. Financée par le conseil général, "la boucle devrait être détruite, effectivement, car ça a un impact visuel et environnemental non négligeable", a-t-il ajouté.
Le transfert en 2012 du parking du Mont, du pied du rocher au continent, et la mise en place de navettes, a donné lieu à de vives polémiques. La Cour des comptes a, en février, sérieusement épinglé la gestion du syndicat mixte et Matignon a demandé un audit.
Le Tour n'a rejoint qu'une seule fois le Mont-Saint-Michel dans son histoire
Le premier des deux contre-la-montre individuels du Tour de France arrive ce mercredi au Mont-Saint-Michel, terme de la 11ème étape dans le département de la Manche.
Le parcours de 33 kilomètres partira d'Avranches, cap vers l'ouest sur une route présentant nombre de faux-plats avant le final plat. La course ira jusqu'au pied de l'îlot, à 500 mètres de l'arrivée, et fera un demi-tour afin d'offrir le cadre grandiose du site inscrit au patrimoine de l'Unesco aux images diffusées dans le monde entier.
En 100 ans, le Tour de France n'a rejoint qu'une seule fois le Mont-Saint-Michel dont l'abbaye, chef d'oeuvre de l'architecture médiévale, a nécessité cinq siècles de travaux. En 1990, le Belge Johan Museeuw, à l'orée de sa carrière, s'était imposé au sprint.
A l'avenir, la course ne pourra plus aller aussi près du rocher en raison des travaux engagés pour lui rendre son caractère insulaire.
