Michael Douglas: "Les studios ne font plus confiance au talent"

Michael Douglas et Steven Soderbergh sont revenus ce samedi sur la genèse de "Ma vie avec Liberace" présenté en ouverture du festival

Pour leurs retrouvailles, douze ans après "Traffic", Michael Douglas et Steven Soderbergh se sont attaqués à un monument de la culture populaire américaine, le pianiste fantasque Liberace, véritable showman flamboyant. "Il a été le premier à regarder directement la caméra à la télévision, une innovation formidable", raconte le comédien, "il donnait l'impression de ne jouer que pour vous. Sur scène, il avait le même type de contact direct et personnel avec chaque personne de l'assistance."




L'idée est née sur le plateau de "Traffic" dans la tête du réalisateur américain, douze ans auparavant. Steven Soderbergh cherchera longtemps comment raconter l'histoire de cet artiste avant de découvrir en 2006 le livre de Scott Thorson. Ce dernier y relate sa rencontre et son histoire d'amour avec le musicien. Il faudra encore attendre deux ans avant que la production du film soit lancée. Michael Douglas parle de ce rôle comme d'un cadeau, d'une "béndiction". Le comédien souffre alors d'un cancer. "Ce rôle a été une petite lumière au bout du tunnel qui m'a donné la force et l'espoir d'aller au bout de ce tunnel." Un rôle aux antipodes des figures machos qu'il a pu incarner dans les années 80 et 90.

Si l'évolution des mentalités a pu permettre, selon Michael Douglas, de monter ce projet sur l'histoire d'amour homosexuel d'un artiste très populaire dans son pays, le film n'a pas bénéficié du soutien d'un studio de cinéma mais de celui d'une chaîne du cable américain, HBO. "Ma vie avec Liberace" n'a pas connu de sortie en salle aux USA, une diffusion qui ne chagrine pas le réalisateur: "Nous avons eu 11 millions de téléspectateurs et avons reçu 15 nominations aux Grammy Awards, je n'ai pas à rougir vu la qualité de la production actuelle sur le cable américain." Pour Michael Douglas, la sélection du film au dernier festival de Cannes est une reconnaissance de cette qualité: "Le message du festival de Cannes est fort. Beaucoup de grands réalisateurs et scénaristes travaillent aujourd'hui pour la télévision. Il n'y a plus vraiment de différence". 



Le grand perdant de l'histoire: Hollywood. "Aujourd'hui, les studios ne font plus confiance au talent", déplore le comédien américain, "Quand on a une personne de talent, on le laisse faire. On ne sait plus prendre de risque. Et ce sont les chaînes cablées qui ent profitent. Espérons qu'on arrive bientôt à la fin de ce cycle et qu'on saura remettre les rennes du cinéma dans les mains des talents."

Retrouvez la critique du film "Ma vie avec Liberace" sur Culturebox


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