Les opposants au centre de déchets de Nonant-le-Pin s'organisent. Ils ont installé de nouveaux véhicules devant le centre de GDE et comptent bien y rester le plus longtemps possible. Des élus sont venus leur rendre visite ce samedi.
Sous la pluie et dans la nuit, les anti-GDE ont installé sur leur campement, devant les grilles du centre de déchets de GDE, un mastodonte : un énorme camion utilisé pour les concours d'attelage. Ce véhicule comporte un appartement qui peut loger 4 personnes, et un auvent qui se déploie sur toute la longueur du véhicule pour se transformer en une spacieuse salle commune. Avec des becs de gaz pour le chauffage.
Les opposants s'installent et soignent le confort du camp. Ils ont déjà une caravane (quatre places) et un autre camion aménagé (quatre places également).
Aujourd'hui, ils vont installer une gazinière et attendent un frigo. Ils ont aussi prévu ce samedi d'amener un sapin de Noël, pour bien montrer qu'il n'ont pas l'intention de libérer la place.
Voir l'installation du camion de concours (images tournées et montées par les opposants)
"On a le moral", explique Fabrice Simon, responsable de l'élevage des chevaux dans un haras de Nonant-le-Pin. "Nous sommes des gens qui avons l'habitude de travailler dehors, ça n'est pas la pluie qui va nous arrêter."
Sur la camp, les opposants, qui viennent de créer un collectif informel baptisé "Front de Résistance de l'Orne, FRO", se relaient. La journée, ce sont surtout des retraités qui occupent la place. La nuit, d'autres personnes assurent la relève. Il y a en permanence des gens éveillés qui restent à l'extérieur sur le camp.
Les gendarmes s'assurent que les opposants ne causent pas de désordre sur la voie publique. Aucune intervention en vue pour les déloger, pour le moment.
Deux tracteurs sont toujours collés devant les grilles du centre, et maintenant que le camion de concours a été installé, il n'y aucun moyen de faire passer un véhicule dans le centre.
"Les seules personnes que les opposants voient entrer et sortir du centre de GDE, ce sont les vigiles. On les laisse traverser, on se salue matins et soirs", explique Fabrice Simon.
Sur le camp, des agriculteurs, des éleveurs, des professionnels du cheval, mais aussi des habitants, des commerçants du secteur. "C'est sûr, tout ce qui se passe ici, ça a rapproché du monde". Le soir, il y a beaucoup de monde pour partager le repas collectif, et ceux qui assurent la nuit ont pris l'habitude de jouer aux cartes.
"On est en train de réfléchir pour préparer le réveillon", assure Fabrice Simon.
Une décision de justice concernant le centre de déchets de d'éventuelles expertises est attendue pour le 21 novembre. D'ici là, les opposants à la "super décharge" ne bougeront pas.
Le président du Conseil régional de Basse-Normanie, Laurent Beauvais, est venu ce samedi en début d'après-midi discuter avec les membres du FRO. Il était accompagné de plusieurs élus.
Le reportage de Damien Migneau et Guillaume Le Gouic (ITW : Laurent Beauvais, président de la région Basse-Normandie; Patrick Mussat, vice-président du Conseil-Général de l'Orne et maire de la Cochère et Jacques Carles, avocat des anti-GDE)