A l'issue du travail effectué l'hiver en solo, le printemps sonne le rassemblement. Pour les 11 pré-sélectionnés de l'équipe de France, le premier rendez-vous s'est déroulé courant mars en Seine et Marne. Passage devant le véto et prestation : Captain est bon pour le service.
« On est parti la veille dans le camion. Objectif, le « Petit Far West », Le Pin, en Seine et Marne.» Un centre d’équitation western connu et reconnu de la région parisienne, avec 500 membres. «Après tout l'entraînement en manège à la maison, c’est la première concentration, avec un avant goût de compétition. On s'y retrouve avec les 10 autres pré-sélectionnés de l'équipe de France. Le rassemblement sert de référence, une sorte de Temps "0" pour apprécier le travail réalisé et notre forme à tous ».
La journée de travail se trouve sous la tutelle de Guy Duponchel, entraîneur-sélectionneur de l’équipe de France, et de Alain Soucasse, DTN adjoint (Attelage, endurance, voltige, para-dressage, reining).
Deux étapes pour chaque couple dans la journée, avec un planning millimétré : passage devant le vétérinaire et assurer une prestation devant le sélectionneur. « En reining on parle de pattern, l’équivalent d’une reprise en dressage classique. C’est à dire une suite de figures, définies à l’avance, identiques pour tous, un programme imposé : grands cercle à galop rapide, reprise d'un petit galop sur un petit cercle, des "spins" (tourner sur soi-même), stops glissés, « rollback » (demi-tour), reculés… Tout cela dans un ordre précis. Car autant que les mouvements, ce sont les transitions qui sont jugées.»
Bien sûr chaque prestation est notée. «Au contraire d’un concours officiel, le jury demande à chaque cavalier de fixer en amont, le score que le couple pense atteindre.»
«Pour moi ce fut d'abord le véto. A 9h30. Pour chacun le même protocole. Il me regarde, les pieds, les aplombs. Il me plie l’articulation pendant une minute, après Laura me fait trotter en longe pour apprécier l’état des membres et, des modifications éventuelles dans ma locomotion. Puis on me regarde le dos. Je dois aussi me déplacer dans un tout petit cercle sur un sol dur qui favorise d'éventuelles boiteries. Je fais ce que l'on me dit de faire. Comme un bon quarter je suis habitué, manipulé, très calme... Et tout va bien».
«En tout début d'après- midi le 2ème demi-groupe se retrouve dans le manège pour la détente. La presse s'est déplacée, on en profite pour faire des interviews, des clichés. c'est long !»
Puis vient le temps de sa prestation, sur le pattern 5, supposé l'un des plus faciles. « Nous, on s'est fixé 70 points. A l'arrivée, Guy Duponchel ne nous les a pas donnés. Pénalisés d'un point : sur une figure j'étais en retard des postérieurs. "Tu es encore trop tendue a t'il dit à Laura, tu ne fais pas assez confiance à ton cheval...."»
L'apport d'un vétérinaire mandaté par la fédération pour un Suivi longitudinal
Stéphane Fresnel, vétérinaire, est mandaté par la fédération. « Pour chaque équipe de France, un vétérinaire est mis à disposition pour assurer un suivi longitudinal des chevaux sur toute la saison. Avec bien sûr, cette année, les JEM en ligne de mire. »Les montures seront évidemment sélectionnés sur leurs performances, mais pas seulement. «La condition physique est un élément essentiel, dans l'absolu, les aléas étant déjà comme pour tout athlète de haut niveau très nombreux. Les sujets présentés doivent donc être aptes pour les visites vétérinaires qui sont l'entame des compétitions. Le rendez-vous des JEM est trop important pour laisser la plus petite place au hasard. Cet examen et les suivants, mais aussi les conseils prodigués, les échanges avec les cavaliers permettent d’anticiper l’arrivée d’une pathologie compromettante pour la saison»
La Fédération internationale insiste sur le « welfare» (bien être) du cheval. Et la Fédération Française d'équitation est en pointe pour la lutte contre toute forme de dopage.
«Ce moment c’est aussi l’occasion de rappeler que les contrôle anti-dopage chez les chevaux sont très stricts. Zéro résidus, alors même que certains produits n’ont objectivement aucune valeur dopante, et non susceptible de modifier le comportement ou la performance. Une simple erreur, comme un cheval qui va manger dans le même seau que son voisin suivi pour une allergie, peut entraîner de lourdes sanctions. Et comme le reining est une discipline nouvelle au niveau international, tous les concurrents ne sont pas des professionnels avertis.»