Jusqu'au 10 mai 2014, le cloître de l'Abbaye-aux-Dames à Caen (Calvados) accueille une exposition du photographe Antoine Cardi. Un travail artistique et historique.
La démarche d'Antoine Cardi consiste à saisir des lieux, aujourd'hui communs, qui ont été le théâtre d'événements majeurs de l'histoire contemporaine. En l'occurence, pour cette exposition, il s'agit d'évènements liés au Débarquement et à la Bataille de Normandie en 1944.
Ces "lieux communs" peuvent être le quartier d'une ville, le centre d'un bourg rural, un bâtiment, une route, une clairière, etc.... Des lieux sans qualité paysagère ou architecturale particulière, dont on ne sait plus, aujourd'hui, ce qu'il s'y est passé.
Dans chacun d’entre eux, il s’agit de saisir l’ « esprit du lieu », de suggérer photographiquement ce qui s’est déroulé à l’occasion de ces événements tragiques. Qu’en reste-t-il à Evrecy où 130 personnes sont tuées par les bombardements, à la Maison d’arrêt de Caen où 75 résistants sont exécutés, à Tourouvre où 18 habitants sont massacrés par les SS… et dans tant d’autres lieux en Normandie ?
Expo "L'esprit des lieux", à l'Abbaye-aux-Dames - Place Reine Mathilde - Caen, entrée libre tous les jours de 14h à 18h du 16 avril au 10 mai.
Cette exposition sera également présentée à l'Eglise du vieux Saint-Sauveur à Caen du 29 mai au 20 juin.Elle est réalisée avec le soutien de la Région Basse-Normandie, de la Ville de Caen et de l'Arcis.
Antoine Cardi, photographe et historien
Né en 1976, Antoine CARDI est historien de formation. Après plusieurs années consacrées à des activités d’enseignement et de recherche, il devient photographe professionnel en 2008.Sa pratique photographique, résolument tournée vers la description et l’enregistrement du « réel », articule reportage subjectif et photographie documentaire. Elle consiste notamment à identifier et inventorier les signes constitutifs de notre modernité contemporaine et, parmi eux, les objets, espaces, comportements qui la constituent.
L'une des directions prises se focalise sur la notion de traces, sur les rapports entre histoire (un passé objectivé) et mémoire (un passé subjectivé).
Une attention toute particulière est portée aux éléments (objets, espaces, …) banals, vernaculaires, du quotidien, symbole d’une époque, d'un lieu, de l’état d’une société.
Originellement porteurs de sens, leur utilisation journalière, leur assimilation par les mentalités collectives ou leur dissimulation plus ou moins consciente a contribué à les rendre indifférents au regard, à en obscurcir la signification ou l'origine véritable. Par sa propre subjectivité, le rôle du photographe est de faire remonter à la surface ces différents éléments, d'en faire réémerger le sens.
Texte extrait du communiqué de presse consacré à l'exposition