Auréolée de son titre de première commune française libérée, Saint-Mère-Eglise "grouille" de monde depuis quelques jours. Les visiteurs et amateurs de reconstitution historique s'y pressent tout comme les derniers vétérans américains et anglais qui y ont été parachutés, à l'aube du 6 juin 44.
Depuis une semaine, Sainte-Mère-Eglise est sens dessus-dessous !
Un peu comme chaque année à pareille époque, mais plus encore lors des "dizaines", la paisible bourgade replonge dans son passé. Et de quelle manière !Aux entrées de la ville, ce ne sont que champs de ... camping cars. Sur les bas-côtés, en direction de la place centrale, les visiteurs disputent le terrain aux "revenants", soldats américains ou anglais, aviateurs, fantassins ou marins, infirmières ou civils en tenue d'époque.
Dans les allées, des ménagères venues faire leurs courses côtoient des militaires en treillis. On entend parler français, anglais, allemand, polonais ou hollandais... Toutes les nationalités se mélangent dans un brouhaha bon enfant.
A l'entrée de Sainte-Mère est installé "Geronimo", un camp allié reconstitué par les membres de l'association "Airborne 76", des passionnés du Débarquement, bien entendu.
Des groupes de soldats US ou britanniques, spécialement venus pour les cérémonies du 70ème déambulent ici et là tandis que d'autres militaires (de circonstance) prennent la pose.
Les appareils photos, les caméras sont ici l'arme utile du touriste historique qui "tire" sur tout ce qui bouge ... ou ne bouge pas.
Les objets du culte ...
Chez les commerçants du bourg, l'heure est donc à l'optimisme. Les affaires sont bonnes, les clients se bousculent à l'entrée des magasins et les souvenirs du D-Day partent "comme des petits pains" !Au palmarès, les briquets ont supplanté les criquets, ces petites lames de métal qui ont permis aux parachutistes de la 101 ème Airborne de ne pas se tirer dessus. Les drapeaux se vendent bien également ainsi que les teeshirts ou les biscuits et caramels ... "Made in Normandy" !
Le défilé des vétérans
Sur la place de Sainte-Mère-Eglise, ils se sont assis et répondent volontiers aux questions des visiteurs. Certains signent des autographes, d'autres racontent encore et encore. Tous ont sur les lèvres le sourire triste de ceux qui savent ... L'horreur des combats, la fierté de la victoire, le besoin de témoigner ... Une dernière fois peut-être !
Et puis, en fin de matinée, sans que cela soit prémédité, un groupe de vétérans américains a formé un cortège impromptu dans les rues du village. Ils marchent difficilement, à l'aide de cannes ou de déambulateurs. Certains sont escortés par de jeunes soldats... Tout un symbole !
Un silence respectueux les a accompagné.
Et il y a aussi les vétérans britanniques qui arpentent joyeusement les rues de Sainte-Mère. Leur passage suscite attention et respect, d'autant plus qu'ils se prêtent volontiers aux séances -photo.