Plusieurs éleveurs de la région ont découvert, ces dernières semaines, certaines de leurs bêtes abattues d'une balle dans la tête et amputées de leurs membres. Les propriétaires des animaux évoquent du "travail de professionnel". Une enquête est en cours.
"On n'élève pas des animaux pour qu'ils soient massacrés, on les élève certes pour la boucherie mais c'est fait dans les règles de l'art, là c'est un massacre", déclare Franck Labarrière, encore choqué. Cet éleveur installé à Varaville a fait une macabre découverte le 23 juillet dernier dans un de ses prés: une génisse de 5 mois morte à côté de sa mère. L'animal a reçu une balle dans la tête et ses pattes arrières ont été découpées. "Moi, je travaille avec un boucher à Dozulé, on voit bien que le coup de couteau a été net, précis, les os ont été bien retirés, c'est un travail de professionnel, quelqu'un qui a travaillé en abattoir ou en boucherie par le passé".
Cet acte n'est malheureusement pas isolé. Le 22 juin déjà, à Branville, deux autres bovins avaient fait l'objet d'une agression similaire. L'une des bêtes aurait même été dépecée encore vivante. Les animaux avaient également reçu une balle dans la tête.
"J'ai vu une voiture partir en trombe"
Le même mode opératoire a été utilisé dans la nuit du 25 au 26 juillet, à Ouville-la-Bien-Tournée. "A minuit, j'ai entendu un coup de feu, en même temps qu'un feu d'artifice était tiré dans la commune", raconte Sandrine Maubant, "J'ai eu peur. J'ai fermé la fenêtre et après je me suis dirigé vers une autre fenêtre pour voir ce qui se passait à l'extérieur: j'ai vu une voiture partir en trombe". Le lendemain matin, son mari, éleveur, découvre dans le champs attenant à la maison familiale le corps sans vie d'un veau de 5 mois qui "était destiné à faire une vache allaitante". L'animal a été tué par balle et privé de ses quatre pattes.
Au total, sept faits similaires ont été recensés dans le Pays d'Auge (5) et la plaine de Caen (2). La FDSEA a appelé les éleveurs à être vigileant. Une enquête est en cours, elle a été confiée aux gendarmeries de Deauville et Lisieux.
Reportage de Patrick Mertz et Charles Bézard
Intervenants:
- Sandrine Maubant, épouse d'éleveur
- Benoît Maubant, éleveur
- Franck Labarrière, éleveur et secrétaire général adjoint de la FDSEA 14