La 30e campagne d'hiver de l'association caritative débutera le le 24 novembre prochain. Mais les demandes affluent déjà. A Argentan, l'association se dote de nouveaux locaux pour accueillir plus de bénéficiaires.
Arlette Bonin a 64 ans et plus d'emploi. Depuis deux ans, cette habitant de Mortagne-au-Perche bénéficie de l'aide des Restos du coeur. "Ça me permet de manger, de vivre, de ne pas être toujours obligé de demander à ma famille quelque chose pour finir le mois". La 30e campagne d'hiver des Restos n'a pas encore débuté et les inscriptions affluent déjà. Dans l'Orne, 420 000 repas sont distribués en hiver, soit quatre fois plus qu'en été: le coût du chauffage et de l'électricité pèse sur les maigres budgets des personnes en difficulté.
Sur son site internet, l'association rappelle que 8,5 millions de personnes en France vivent sous le seuil de pauvreté. Elle explique aussi être confrontée depuis quelques années à une évolution de cette pauvreté: "accidents de la vie, contrats précaires et travailleurs pauvres, jeunes de moins de 25 ans ne disposant pas du RSA, retraités disposant du seul “minimum vieillesse”. Un constat partagé par d'autres associations caritatives, comme le Secours catholique qui a attiré l'attention dans son dernier rapport annuel sur les seniors précaires et les hommes seuls.
Pour répondre à l'évolution et l'augmentation de la demande, les Restos du coeur tentent de s'adapter , en proposant au fil des années de nouveaux services mais aussi en s'agrandissant, comme à Argentan, où l'association vient d'inaugurer ses nouveaux locaux. A son ouverture en 1996, l'ancien centre d'Argentan accueillait 25 familles. Aujourd'hui, les bénévoles en reçoivent plus de 500.
Reportage de Nicolas Corbard et Cyril Duponchel
Intervenants:
- Arlette Bonin, bénéficiaire des Restos du Coeur
- Maryvonne Chanteloup, bénévole des Restos du Coeur
- Marie-Madeleine Barthelemy, bénéficiaire des Restos du Coeur depuis 5 ans
- Allain Lemetter, président des Restos du Coeur de l'Orne