Il y a trois semaines, l'agence caennaise Kitoko studio met une vidéo en ligne: une chambre de bonne de 8m2 entièrement aménagée. Dix millions de vues plus tard, les deux architectes n'en reviennent toujours pas.
Une jeune femme pénètre dans un bel immeuble parisien. Elle ouvre une porte et entre dans une chambre de bonne classique, exiguë. La pièce fait seulement 8 mètres carrés, puis elle ouvre un placard. On aperçoit alors un matelas qui fait office de lit. Un autre placard, et c'est une étagère garnie de livres qui apparaît. La table et les chaises se déplient aussi a partir de cet ensemble encastré dans le mur. Comme des poupées russes, ou un origami japonais, le mobilier s'emboîte et se déplie à l'envie. Un jeu d'enfant ou plutôt d'étudiant parisien. Difficile à imaginer? Pas de problème. Il vous suffit d'aller consulter la vidéo sur le net comme des millions d'internautes.
La chambre de bonne parisienne qui fait le tour du monde
Leur vidéo a fait dix millions de vues sur le web. Corée, Japon, Russie, Brésil: les médias du monde entier s'en font l'écho sur la toile. "On est surpris de ce succès. D'habitude, l'architecture n'intéresse personne. Pour nous, ça restait un projet comme les autres. Une chambre à rénover, comme on en fait tous les jours." Gaylor Lasa Zingui, un des deux architectes normands raconte : "Au départ, c'était une commande d'un client parisien. Il voulait aménager une chambre de bonne pour sa fille au pair." Le couteau suisse, les hôtels capsules et les "wet room" à Honk-Kong et Tokyo font partie de leurs sources d'inspiration. "L'exploitation de l'espace en Asie n'est pas la même qu'en France." commentent les deux professionnels de l'agence.
La success story de deux architectes normands
Gaylor Lasa Zingui a fondé "Kitoko studio" avec Morgane Guimbault. Kitoko veut dire "beau" en lingala, la langue de la république démocratique du Congo. Galylor lasa Zingui l'a baptisée ainsi, en raison de ses origines. Ils ont travaillé une année à Londres et cinq ans à Shangai. Alors pourquoi s'installer, il y a un an, à Caen? C'est un retour aux sources pour Morgane Guimbault. Le jeune femme est flérienne. Que va faire la nouvelle agence de ce succès? Rien de particulier. Ce sera peut-être un coup de pouce pour la structure. En effet, ironie du sort, ils ne parviennent pas à atteindre les promoteurs normands. Pour le moment, les projets ne se bousculent pas dans la région. La majorité de leurs clients français sont parisiens.Reportage de Pauline Lavoix et Jean-Michel Guillaud
Intervenants:
- Gaylor Lasa Zingui, architecte
- Morgane Guimbault, architecte
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