Grève des médecins: les urgences saturées à Valognes

Les médecins ont entamé leur deuxième semaine de grève. Ils ont été rejoints ce lundi par l'association SOS Médecins. Malgré les réquisitions, les services d'urgences des hôpitaux sont débordés comme à Valognes dans la Manche.

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Aux urgences de l'hôpital de Valognes, les six box de consultation ne désemplissent pas et dans la salle d'attente, les patients n'ont jamais aussi bien porté leur nom. "On a des patients qui viennent pour des douleurs d'oreille, on a des patients qui viennent pour des maux de gorge, ce sont des patients qui en principe ne devraient pas se trouver dans un service d'urgence", explique le docteur Franck Schouleur, médecin urgentiste. Sur les 22 premiers cas de la journée, 7 d'entre eux relèvent de la médecine de ville et non des urgences. Mais les malades n'ont pas le choix.

La grève des médecins est massivement suivi. La Confédération des Syndicats Médicaux Français (CSMF) annonçait ce lundi "jusqu'à 80% à 100 % de débrayage". Cette semaine, ce sont les médecins de SOS Médecins qui ont rejoint le mouvement. La ministre de la santé, Mme Marisol Touraine, dont le projet de loi suscite l'hostilité de la profession, a assuré qu'il n'y a avait pas de "de difficulté dans l'accès aux soins sur le territoire national", ajoutant que "quand on compare la fréquentation aux urgences maintenant par rapport aux années précédentes, on voit qu'il y a une stabilité".

Un discours contredit par ceux qui doivent gérer les patients. A la veille de la grève, dimanche dernier, Dominique Ringard, président de l'association SOS Médecins expliquait qu "on est réquisitionné à tour de bras. Les urgences sont, malgré ce que dit la ministre Marisol Touraine, hyper débordées" comme "à Doullens (Somme) où elles ont doublé leur activité" et "sont en saturation" ou à Beauvais où le SAMU "a failli exploser samedi midi", alors que l'ensemble des services d'urgence de l'Oise étaient "au bord du gouffre". François Braun, président de SAMU-Urgences de France, nuançait ce lundi ce constat: "On n'est pas dans une situation de crise pour l'instant, mais c'est quand même à flux tendu".


Reportage de Franck Bodereau et Sylvain Rouil
Intervenants:
- Justine Mathieu
- Dr Franck Schouleur, médecin urgentiste
- Catherine Bailleul, infirmière coordinatrice des urgences

 

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