La coopérative d'éleveurs qui est à la fois leur principal fournisseur et leur principal actionnaire a utilisé des tarifs bien au-dessus du prix du marché pendant des années et fait fuir les repreneurs. L'avocate des salariés parle de dumping et saisit le parquet.
Près de 150 salariés de l'abattoir AIM de Sainte-Cécile ont manifesté ce mardi matin devant le site de Cap 50 à Saint-Ebremond-de-Bonfossé, tout près de Saint-Lô.
Ils sont arrivés en bus de Sainte-Cécile et ont immédiatement planté près de 500 croix blanches en plastique devant les grilles de la coopérative d'éleveurs qui leur principal actionnaire.
Un geste symbolique alors qu'ils accusent Cap 50 d'avoir "causé " leur perte. "C'est eux qui ont siphonné l'entreprise. Ce qu'ils ont pris aux salariés d'AIM il va falloir maintenant qu'il le redonne", explique la délégué CGT Amélie Balleroy.
Les salariés leur reproche d'avoir fait fuir les repreneurs potentiels alors qu'on apprenait hier, lundi, le retrait du principal offrant, le groupe Declomesnil.
Leur avocate invitée du 12/13 accuse cap 50 de Dumping
Invitée au même moment sur le plateau du 12/13 Basse-normandie, dans nos studios de Caen, l'avocate des salariés Elise Brand, expliquait sans détour son intervention, hier, lundi, auprès du procureur de la République. "Nous n'avons pas encore porté plainte mais nous avons interpellé le parquet sur la pratique évidente de dumping. Comment appeler ça autrement quand on revend l'entreprise dans ces conditions."
"Pendant des années l'actionnaire qui est aussi le fournisseur principal de l'abattoir a revendu ses porcs à un prix largement au-dessus de celui du marché." Le profit aurait été de 22 millions d'euros, selon les comptes qui ont été communiqués aux parties.
Reportage de Stéphanie Vinot et Joël Hamard
Intervenants:
- Aurélie Balleroy, déléguée syndicale CGT
- Elise Brand, avocate des salariés d'AIM
- Olivier Remigereau, directeur de Cap 50
- Sébastien Lafon, délégué syndical CFE-CGC
Au profit des éleveurs de porc
Quel intérêt pour cap 50 , qui est actionnaire des Abattoirs Industriels de la Manche ?
"L'argent a été redistribué aux éleveurs qui constituent cette coopérative. Ces éleveurs ont été favorisés par rapport aux salariés des AIM", a poursuivi Elise Brand.
Y a t-il encore des offres de reprises ?
"Il y a bien des repreneurs qui sont prêts à repartir avec 298 des 400 salariés actuels. Mais les exigences de cap 50 sont trop importantes. Cap 50 demande 6 millions d'euros en préambule et ne veut pas négocier. Alors que des solutions industrielles existent."
L'interview d'Elise Brand dans le 12/13 de Ce mardi 24 février :