Conseiller général depuis 1998, le président de l'assemblée départementale se représente dans le canton de Bayeux. La gauche, en ordre dispersé, entend incarner le changement au niveau local, quand le Front National porte le débat sur des enjeux nationaux.
Depuis plusieurs semaines, Jean-Léonce Dupont n'a pas de mot assez dur pour fustiger "l'amateurisme" dans lequel est mené la réforme territoriale. Il est vrai qu'à moins d'une semaine du premier tour des élections départementales, les compétences des futurs conseils départementaux ne sont pas encore figés dans le marbre de la loi (le texte a été adopté en première lecture par l'Assemblée nationale le 9 mars dernier). Alors celui qui est conseiller général depuis 1998 dans le canton de Bayeux et président du Département depuis 2011, entend faire prévaloir ses 17 ans d'expérience face à "l'improvisation permanente" qu'il dénonce.
Tous les échelons politiques locales sont tenus par Jean-Léonce Dupont et ses adjoints "
A gauche, les candidats, en ordre dispersé, font campagne sur le thème du changement dans ce territoire acquis à la droite depuis de nombreuses années. "Tous les échelons politiques locales sont tenus, d'une certaine manière, par Jean-Léonce Dupont et ses adjoints ce qui génère quand même un certain nombre de résistance au changement", déplore Stéphane Guillot, candidat du PS associé à Pauline Granger.
Le jeune parti Nouvelle Donne, en s'intéressant à la rénovation des logements de Calvados habitat, attaque frontalement le président du Conseil général. "Les citoyens, c'est pas son problème, malheureusement. Il prend les décisions d'en haut, il fait durer le plaisir et derrière il y a des réceptions organisées au château de Bénouville tous les ans avec tous les maires du département. Là il y a de l'argent.", dénonce Frédric Toutain, associé à Laure Chapron.
Également en campagne dans ce canton de Bayeux, le parti de Marine Le Pen préfère fustiger le paysage politique national plutôt que de dresser un bilan d'une gestion locale. "On ne sait plus, on ne s'y retrouve pas. Le Français n'a plus du tout confiance dans ses politiques, et on se dit: pourquoi pas ? Le Front national aujourd'hui c'est 30 à 40%, pourquoi ne pas essayer ?", déclare Fabienne Perrin, associée à Serge Michelini.
Reportage de Pierre-Marie Puaud, Cyril Duponchel, Jean-Michel Guillaud et Arnaud Chorin
Intervenants:
- Jean-Léonce Dupont, président du conseil général du Calvados (UDI)
- Pauline Granger, Parti Socialiste
- Stéphane Guillot, Parti Socialiste
- Frédéric Toutain, Nouvelle Donne
- Laure Adam-Chapron, Nouvelle Donne
- Serge Michelini, Front-National
- Fabienne Perrin, Front-National
Les candidats par canton dans le département du Calvados (survolez la carte pour faire apparaître les noms des candidats)
