Lors de l'incendie chez Lubrizol et Normandie Logistique, les zones de stockage ont flambé. Le logisticien entreposait des produits dangereux alors qu'il n'est pas classé Seveso. Dans la région, CARE est le seul site classé Seveso seuil haut habilité pour gérer containers-citernes et fûts dangereux.
Le directeur de la DREAL de Normandie, Patrick Berg, a déclaré devant les députés avoir relevé « plusieurs infractions pénales » dans son rapport d’inspection sur Normandie Logistique après l’incendie du 26 septembre. Le logisticien rouennais stockait des fûts de Lubrizol sans être classé Seveso. Il est sous la réglementation des « installations classées pour la protection de l'environnement » soumise à simple déclaration.
Dans la région, deux entreprises de stockage sont classées Seveso : Maprochim à Saint-Aubin-lès-Elbeuf et CARE sur la zone industrielle du Havre qui est la seule à stocker aussi des containers-citernes.
La classification impose des mesures de sécurité et de sûreté bien supérieures aux entrepôts classiques. Une surveillance 24h/24, des exercices réguliers de POI (Plan d’opérations internes) avec les pompiers, des dispositifs anti-incendie très performants… Des contraintes qui engendrent forcément des surcoûts d’exploitation, et donc de tarification. Les principaux clients, les industriels de la pétrochimie, paient l’entreposage chez CARE environ 30% plus cher que dans un site de logistique classique.
Le surcoût pour respecter les normes est également conséquent dans la construction des hangars. CARE en construit deux actuellement pour 3,5 millions d’euros, dont un million pour le dispositif anti-incendie qui comprend les murs pare-feu, les canons à mousse, la récupération des eaux sales…32 canons à mousse peuvent remplir le bâtiment du sol au plafond en trois minutes pour stopper tout incendie