Des blocages dans les prisons de Normandie

Les premières opérations de "blocage total" des prisons ont débuté ce lundi 15 janvier, en Normandie, à l'aube, à l'appel de syndicats de surveillants. Ils réclament plus de sécurité après l'agression de trois gardiens par un détenu jihadiste dans le Pas-de-Calais.

Une opération prison morte 

Après des débrayages qui ont déjà eu lieu dans plus d'un tiers des établissements pénitentiaires français, vendredi dernier, au lendemain de l'agression qui a eu lieu à Vendin-le-Vieil, des personnels ont eux aussi bloqué ce matin l'accès aux centres pénitentiaires de Caen et du Havre. 

L'appel à ce mouvement "reconductible" est lancé par les trois syndicats l'Ufap-Unsa Justice, syndicat majoritaire, la CGT Pénitentiaire et FO Pénitentiaire. "Tant qu'on ne trouvera pas un chemin d'entente avec le gouvernement, on ne lâchera rien", a affirmé M. Forget qui dénonce "l'impunité totale" dans les prisons.

Des agressions dans le Nord​

A Vendin-le-Vieil, à une trentaine de kilomètres au sud de Lille, une centaine de surveillants bloquaient à nouveau, "quasiment totalement", la prison lundi matin, a constaté une journaliste de l'AFP. La ministre de la Justice Nicole Belloubet doit se rendre mardi dans cette prison ultra-sécurisée du Pas-de-Calais, où trois gardiens ont été blessés jeudi à l'arme blanche par l'islamiste allemand Christian Ganczarski, un des instigateurs de l'attentat contre la synagogue de Djerba (Tunisie), qui avait fait 21 morts en avril 2002. 

Les syndicats critiquent en particulier le récent allégement des conditions de détention de l'agresseur et réclament le départ du directeur de cet établissement, inauguré en mars 2015 et qui abrite actuellement 100 détenus. 

Mobilisation au Havre​

Près du Havre ce matin, le mouvement était suivi par une cinquantaine de manifestants de la prison de Saint Aubin du Routot. Dans cet établissement pénitentiaire qui connaît une légère surpopulation carcérale (690 détenus pour 650 places et 5% de radicalisés), il manquerait une dizaine de gardiens sur les 182 nécessaires officiellement. 

VIDEO : le reportage de David Frotté et Patrice Cornily (montage Rozenn Meheust) avec les interviews de : 
  • Billy Dorilas, délégué UFAP UNSA Justice 
  • Jean-Paul Lecoq, député de la 8e circonscription de Seine-Maritime 
  • Olivier Duval, délégué CGT

Des manifestations aussi à Caen


A Caen, une trentaine d’assistants pénitenciers manifestaient également depuis tôt ce lundi matin. Pour Joseph Rousseau, secrétaire interrégional Force Ouvrière (FO) du Grand-Ouest, « il y a des agressions dans toutes les structures. Les insultes, les menaces, les crachats c’est quotidien ». Comme leurs collègues, le personnel pénitencier de la prison de Condé-sur-Sarthe a également suivi le mouvement de grève. 


4000 agressions par an

Chaque année, 4000 agressions sur personnel seraient recensées par le syndicat Force Ouvrière. Les manifestants déplorent notamment une législation obsolète et qui ne leur laisserait pas la possibilité de travailler dans de bonnes conditions  « Dès qu’on nous demande quelque chose, un groupe de travail est organisé mais il n’y a rien de concret, cela fait des années qu’on le sait » estimait Joseph Rousseau. Pour le délégué syndical, la population carcérale a évolué mais pas la loi ni les moyens qui sont alloués au personnel de prison.

Retrouver l’interview de Joseph Rousseau, secrétaire interrégional Force Ouvrière du Grand-Ouest :


Manifestation à Val de Reuil

Les organisations syndicales locales se sont mobilisée devant le Centre de Détention de Val de Reuil. Au plus fort de la manifestation ils étaient 70. 
"Suite au mutisme de la garde des sceaux de rénover entièrement notre administration (rénovation tant matérielle, financière et humaine), la reconduite du mouvement est prévu pour demain matin 6h sur le Centre de Détention de Val de Reuil" affirme le secrétaire local UFAP UNSa Justice. 

Alors que le mouvement est reconduit jusqu'à "gain de cause", la mobilisation continuait mardi 16 au matin. Une vingtaine de personnels pénitenciers occupait encore les abords de la prison de Condé-sur-Sarthe.

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