Depuis octobre 2013, le navigateur suisse tente de réaliser le premier tour du monde sur un petit catamaran non habitable. Après plusieurs péripétie, il arrive au bout de son aventure ce mardi à Ouistreham.
La Ville de Ouistreham attend du monde ce mardi midi au pied du phare pour accueillir Yvan Bourgnon. Le 5 octobre 2013, le navigateur suisse se lançait dans une folle aventure: réaliser un tour du monde à l'ancienne à bord d'un voilier de 6,30 m et 4 m de large, non habitable, muni d'un sextant et de cartes papiers pour seuls moyens de navigation. Très rapidement, son co-équiper, le skipper français Vincent Beauvarlet jette l'éponge, lors de l'escale aux Canaries au mois de novembre. Yvan Bourgnon poursuit seul l'aventure. Le 1er août 2014, cette aventure est brutalement interrompue au Sri-Lanka.
A l'approche du port de Galle, où il prévoyait d'accoster, Bourgnon avait activé le pilote automatique afin de dormir quelques minutes, cap au large. Le pilote s'est désactivé accidentellement et le navigateur s'est réveillé au milieu d'un spot de surf, avec des vagues gigantesques s'écrasant sur les rochers. Ejecté de son catamaran, Bourgnon s'en est sorti miraculeusement mais le bateau est complètement détruit.
Résolu à aller jusqu'au bout de son aventure, la navigateur suisse est alors parti en quête de partenaires financiers pour l'aider à boucler son tour du monde. Parmi ses soutiens, la Ville de Ouistreham qui lui accorde une aide de 25 000 euros. Une aide qui a fait polémique dans la cité balnéaire du Calvados. "Pendant ce temps, les associations voient leurs subventions diminuer de 10 % en moyenne", déplorait l'élu d'opposition Raphaël Chauvois en mars dernier.
Yvan Bourgon a repris la mer le 22 mars au Sri-Lanka. Cette dernière partie du voyage n'a pas été de tout repos. A son arrivée à Djibouti le 15 avril, il a raconté avoir croisé des pirates aux abords de l'île de Socotra et manqué d'eau potable, frôlant la déshydratation. Le 7 mai, à Suez, il confiait que "la remontée de la mer Rouge restera sans doute l'étape la plus difficile de mon parcours, à la fois pour moi et mon bateau (...)Avec des côtes recouvertes de récifs coraliens, des archipels d'îles, voire des plateformes pétrolières disséminées un peu partout, la navigation au sextant que je pratique lors ce tour du monde est une gageure dans ce genre d'endroit".
Son arrivée était initialement prévue le 13 juin, à l'occasion de la fête de la mer et du nautisme de Ouistreham. C'est finalement ce mardi 23 juin que la navigateur suisse pourra enfin mettre un point final à son périple.