A Bretteville-sur-Odon à côté de Caen, il est possible d'adopter des poules pondeuses et leur éviter ainsi la mort. Les volatiles proviennent d'élevages français, ils sont réformés mais peuvent jouir d'une deuxième vie dans les jardins de particuliers. Tout en picorant les restes de vos assiettes.
Les adoptants ne cessent d'affluer sur le parking d'une superette de produits du terroir, Goût et Qualité, en ce samedi matin pluvieux. De leur côté, les 150 futures adoptées lissent leurs plumes et patientent à l'arrière d'une camionnette de l'association Poule pour tous.
Toutes sont certaines de leur sort : elles échappent à l'abattoir et vont couler des jours -qu'elles espèrent paisibles- chez des particuliers.
L'association nantaise qui existe depuis 2 ans a sauvé 25 000 autres volatiles pondeurs, arrivés à péremption de point de vue de l'élevage, mais encore capables de remplir de nombreux paniers d'oeufs.
Selon Eric Marguerite, co-organisateur de l'événement :
Les poules rousses réformées à 18 mois accusent une baisse de leur ponte de 3% environ, mais peuvent encore pondre très souvent un oeuf par jour. En plus, elles se nourrissent de déchets organiques et ont une véritable place dans le recyclage des déchets.
Comment adopter une poule réformée ?
Poule pour tous se charge de délester les éleveurs de leurs poules devenues trop vieilles, et de les amener jusqu'à des relais disséminés en France. Il y a en a un dans la Manche à Sainte Suzanne sur Vire.
Des particuliers achètent sur le site de l'association leurs volatiles et viennent les récupérer directement au relais le jour où le sauvetage a lieu.
Sur le parking, les acheteurs se présentent et pour 6 euros, les nouveaux propriétaires repartent avec leur poule sous le bras, ou plutôt dans un carton.
Les adoptions se passent sous le regard d'Hervé Husson, auteur de nombreux ouvrages sur ces volatiles. Mais selon lui, accueillir une poule ne s'improvise pas totalement.
Conseils express d'un spécialiste
- Le poulailler : il doit être prêt avant l'arrivée des poulettes. "Les modèles proposés en animalerie sont souvent trop petits", surtout si le but n'est pas de mettre les poules à l'étroit, mais de leur offrir une retraite confortable. Petit conseil: le perchoir doit être plus haut que le nichoir.
- L'espace : comptez selon la race de poule accueillie environ 20m2 par animal. "certaines poules sont plus dynamiques que d'autres et ont besoin de plus d'espace. L'idéal pour une poule rousse, c'est 30m2."
- Les mangeoires : privilégiez de l'aluminium galvanisé au plastique, dont les micro particules pourraient se mélanger aux graines.
- Nombre : ce sont des animaux sociaux, dont les codes sont faits pour vivre à plusieurs, il faut donc choisir au minimum deux poules. Par ailleurs, Hervé Busson conseille d'aller les voir tous les jours. "Plus on les voit, mieux c'est : elles s'habituent à nous. Et il faut les faire sortir et rentrer du poulailler à heures fixes au début. Ensuite, elles rentreront toutes seules le soir."
- L'alimentation : c'est l'un des arguments en faveur de l'achat de poulettes, puisqu'elles peuvent faire partie inbtégrante du recyclage des déchets - en binome avec un composteur. Les poules se régalent des restes de repas et d'épluchures. Elles sont "curieuses et mangent quasiment de tout, sauf les épluchures de pomme de terre, ou des pelures d'orange. Mais ça, c'est du bon sens. Il faut complémenter cette alimentation avec des graines et l'idéal c'est qu'elles aient un espace suffisant pour gratter le sol et trouver leur propre nourriture."
Si vous êtes prêts à sauver des poules et les installer dans votre jardin, une autre vente aura lieu samedi 30 novembre, sur le parking de Goût et Qualité. Un conseil : pensez à réserver vos poulettes sur le site de l'association Poule pour tous.